Chaque année, environ 217 000 femmes sont victimes de viols, de tentatives de viol ou d’agressions sexuelles. Salima Saa, secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, veut agir dans l’immédiat.
La nouvelle secrétaire d’État, Salima Saa, entend présenter un "plan de bataille" visant à combattre les violences faites aux femmes. "Il y a urgence", affirme-t-elle dans un entretien au journal Le Parisien, ce jeudi 3 octobre. Elle précise qu’une cellule d’urgence gouvernementale sera mise en place dans les prochains jours, avec pour objectif de proposer des solutions simples et efficaces afin d’agir rapidement. Cette initiative survient dans un contexte particulièrement alarmant, marqué par le meurtre d’une jeune étudiante philippine par un homme déjà condamné pour viol, ainsi que par le procès des viols de Mazan.
Selon les dernières données de l’Observatoire national des violences faites aux femmes, 118 femmes ont perdu la vie sous les coups de leur partenaire ou ex-partenaire en 2022, et 267 autres ont été victimes d’une tentative de féminicide. En parallèle, près de 240 000 femmes ont déclaré des violences de la part de leur (ex-)conjoint (+14 % par rapport à 2021) et 87 000 ont rapporté des agressions sexuelles (+13 %). Salima Saa souhaite alors que ces mesures soient prêtes pour le 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Elle compte collaborer avec des parlementaires, ainsi qu’avec un panel d’experts issus de la justice, de l’éducation, des associations de victimes, de mouvements féministes et familiaux. Des spécialistes espagnols, considérés comme des pionniers dans ce domaine, apporteront également leur expertise.
Malgré ces chiffres préoccupants, les associations féministes continuent de réclamer un engagement plus ferme du gouvernement. Emmanuel Macron avait pourtant déclaré que la lutte pour l’égalité femmes-hommes et contre les violences serait une "grande cause nationale". Cependant, ces organisations jugent les efforts budgétaires insuffisants. En 2023, l’État a consacré environ 172 millions d’euros à la lutte contre les violences conjugales, un montant en hausse par rapport aux 126,8 millions de 2019. Pour les violences sexuelles en dehors du couple, le budget alloué s’élève à 12,7 millions d’euros. Les associations estiment qu’une enveloppe annuelle de 2,6 milliards d’euros et une loi-cadre intégrale sont nécessaires pour répondre véritablement à l’urgence de la situation.
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