Jusqu’à la dernière minute avant la clôture du dépôt des listes, les alliances se sont scellées notamment pour les grandes villes pour le second tour des élections municipales.
Après plusieurs tractations, les listes pour le second tour des municipales le 28 juin prochain se sont constituées. Des alliances ont été scellées jusqu’à la dernière minute avant la fin du dépôt des listes de 18h, mardi 2 juin. Neuf grandes villes : Paris, Bordeaux, Marseille, Lyon, Perpignan, Montpellier, Strasbourg, Lille, Le Havre sont au cœur de la bataille pour ce scrutin. Toutefois, selon Olivier Bost, éditorialiste politique chez RTL "La République En Marche est surtout avec la droite et contre les écolos", dans plusieurs villes.
Arrivée en tête du 1er tour avec 29,3%, la maire Anne Hidalgo a trouvé un accord avec les Verts emmenés par David Belliard (10,8%). "On a trouvé un accord sur les trois thèmes sur lesquels on travaillait depuis plusieurs jours : le projet, la gouvernance et les listes", a annoncé à l’Agence France Presse, Emmanuel Grégoire, directeur de campagne de la maire.
Cette alliance met Anne Hidalgo en position de force pour accéder à la mairie de Paris particulièrement face à Rachida Dati (LR). Pour les autres candidats de la capitale, les alliances sont à géométrie variable, selon RTL.
Avec 17,3 %, la candidate LREM Agnès Buzyn a été à la troisième place au premier tour. D’ailleurs, LaREM a été placée en position de faiblesse après le scrutin du 15 mars dernier. Dans plusieurs villes, le parti a penché à droite.
Par ailleurs, si l’ex-LaREM Cédric Villani (5e au premier tour) n’a noué aucun accord global, il voit ses troupes fusionner avec la liste LaREM dans le XIIe arrondissement.
Récemment, l’entourage du candidat LaREM Thomas Cazenave a annoncé qu’il se rangeait derrière le maire sortant, Nicolas Florian. Ainsi, une alliance entre LaREM et LR a été scellée pour le second tour des municipales à Bordeaux.
Thomas Cazenave a assuré que son "accord de coalition" passé avec Nicolas Florian, allait "au-delà des étiquettes". Ce dernier est arrivé en tête avec une très courte avance au premier tour face à l’écologiste Pierre Hurmic (34,56% contre 34,38%). A la troisième place se trouvait le candidat LREM (12,69%) suivi par "l’anticapitaliste", du NPA Philippe Poutou (11,77%).
Dans une interview à France Bleu Gironde, Nicolas Florian a déclaré que ce n’était "pas qu’un accord".
Des accords ont été passés pour le second tour des municipales et métropolitaines dans la ville de Lyon. Les candidats de gauche et de l’EELV ont officialisé leur alliance. Ensemble, ils espèrent emporter le scrutin. Leurs principaux opposants sont les listes de Gérard Collomb et de la droite ainsi que celles du président sortant de la métropole, David Kimelfeld, candidat LaREM dissident à sa succession, allié sur la Ville au premier adjoint sortant Georges Képénékian.
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Mercredi 3 juin, Sandrine Runel (PS) a annoncé que "leur alliance n’est pas une surprise, ni une alliance contre nature, contrairement à celle qui a été annoncée la semaine dernière".
"Celle de Collomb et Wauquiez est une coalition anti-climat, faite de bric et de broc, qui n’a pas de programme et ne propose rien", a fustigé Bruno Bernard qui brigue la présidence de la Métropole. "Il n’y a que deux choix dans cette élection, le mien ou celui de François-Noël Buffet (candidat LR adoubé par Gérard Collomb, ndlr)", a ajouté l’écologiste.
Après 25 ans de règne du maire Jean-Claude Gaudin, le parti LR est menacé à Marseille, car aucun rassemblement autour de Martine Vassal n’a été établi. Pourtant, cette dernière est arrivée deuxième au premier tour avec 22,32% derrière la candidate du Printemps Marseillais, Michèle Rubirola (23,44%). Alliance de partis de gauche allant du PCF au PS en passant par des Insoumis, le Printemps Marseillais n’a inscrit de liste pour le second tour que dans sept des huit secteurs à Marseille. Ainsi, le Rassemblement national risque de faire l’arbitre pour le match du second tour. Selon RTL, tout pourrait en fait se jouer au 3e tour, lors de l’élection proprement dite du maire au Conseil municipal.
Avec 43,6% des voix obtenus au premier tour, Edouard Philippe joue sa réélection au Havre. Derrières lui se trouvent le député communiste Jean-Paul Lecoq (35,8 %.) et EELV (8,28 %). Aucune alliance n’a été scellée entre le Parti communiste et les écologistes. Ces derniers ont regretté que le candidat communiste n’ait pas voulu accueillir sur sa liste leurs candidats en proportion de leur score du 1er tour. De son côté, Jean-Paul Lecoq a répondu qu’il ne peut accueillir que 12 écologistes sur sa liste composée de nombreux citoyens. D’ailleurs, la liste du candidat communiste a été déposée au lendemain du premier tour des municipales.
L’éditorialiste chez RTL a estimé que la participation est la clé du scrutin au Havre. "À peine un électeur sur 4 s’est déplacé en mars dernier. Ça a fait seulement 3 000 voix de plus que son adversaire (…). Cette très faible participation rend difficile les pronostics", a-t-il indiqué.
A cause des désaccords sur la vidéosurveillance ou encore les logements, le PS et l’EELV n’ont trouvé aucune alliance. La maire PS Martine Aubry, en position de force avec 29,8% au premier tour), a "acté" l’absence de cet accord avec l’écologiste Stéphane Baly (24,5 %).
Par ailleurs, Julien Poix, candidat tête de liste de La France insoumise (LFI) dans la ville de Lille aurait refusé de choisir entre ces deux candidats en tête pour le second tour du 28 juin. Ainsi, après des rencontres avec les deux partis, le collectif "Décidez pour Lille" a estimé que "les conditions politiques ne sont pas réunies pour participer à une quelconque fusion de liste".
Pour le second tour des élections municipales à Strasbourg, une alliance entre les candidats LaREM et LR a été trouvée in extremis. Alain Fontanel (19,86 % au 1er tour) assurera la tête de la liste commune avec le candidat LR Jean-Philippe Vetter (18,2 %).
Ensemble, cette liste nommée "Unis pour Strasbourg" a de forte chance de remporter la victoire alors que les socialistes et les écologistes ont échoué à fusionner leurs listes. Pourtant, la candidate écologiste Jeanne Barseghian (28 % au premier) semblait donc en bonne position pour être élue maire au soir du 28 juin prochain.
Si la liste conduite par le candidat LaREM venait à décrocher la septième ville de France, ce serait une prise de choix pour le parti présidentiel et l’une des rares, sinon la seule grande ville à tomber dans son escarcelle, selon Olivier Bost.
Arrivée à la troisième place le 15 mars avec 13,3%, le novice en politique Mohed Altrad a réussi à nouer un accord avec trois autres listes, marquées à gauche. Ainsi, le milliardaire montpelliérain s’est rallié avec le trublion des réseaux sociaux Rémi Gaillard (quatrième avec 9,5 %) et Alenka Doulain, qui avait recueilli 9,2 % à la tête d’une liste citoyenne (DVG, soutenue par LFI). Il a également réussi à convaincre Clothilde Ollier (7,25 %), à la tête d’une liste écologiste soutenue par une partie des insoumis montpelliérains.
Pour le second tour du 28 juin, Mohed Altrad affrontera le DVG Philippe Saurel, candidat à sa propre succession à la mairie de Montpellier. Ce dernier est arrivé en tête face à 13 listes concurrentes avec 19,1 %.
Son autre challenger sera le socialiste Michaël Delafosse, qui a rassemblé 16,66 % des votants le 15 mars. Il a réussi une alliance avec la liste EELV de Coralie Mantion (7,42 %).
Arrivés 3e et 4e au 1er tour des municipales à Perpignan, l’écologiste Agnès Langevine et le marcheur Romain Grau ont retiré leurs candidatures pour le second tour des municipales. Un nouveau duel se prépare ainsi entre le candidat du Rassemblement national Louis Aliot (35,6 %) et le maire LR sortant Jean-Marc Pujol (18,5 %). Cet avocat de 71 ans, maire depuis 2009 a estimé que le "retrait républicain" des candidats arrivés derrière lui est normal. "J’aurais fait de même", a-t-il assuré.
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