À Grand Coude, dans les hauts de Saint- Joseph, "Le jardin des bestioles" de Sandro Kbidy n’est pas comme les autres : serpents, araignées, caméléons, des fourmis, des libellules et même une scolopendre. Leur particularité, ils sont tous en ferraille récupérée. Transformés par ce sculpteur, ce sont aujourd’hui de véritables chefs-d’oeuvre qui sont disposés au sein même de la végétation.
Entre la vraie araignée et la copie en ferrailles de Sandro Kbidy, on s’y tromperait presque, tellement la sculpture est proche de la réalité. Seule différence, la taille des créations comme ce gigantesque caméléon qui prend le soleil dans un pied de goyaves… Ou encore un cobra royal qui fait la fierté de son créateur.
"Le cobra royal, c’est la sculpture que m’a la réalisé le mieux. M’a mis beaucoup de temps à faire, de passion, d’amour, et voilà le résultat aujourd’hui. En moyenne, c’est entre 20 et 25 heures. Sauf pour le cobra qui m’a pris 35 heures de boulot à faire. Quand mi commence une sculpture, mi coné pas à l’avance la grandeur. Mi fé ça au feeling, à l’oeil, sans mesure bien précise."
C’est en se renseignant pour du mobilier de jardin que cette idée de créer des bêtes en ferraille née dans la tête de Sandro. Un sculpteur soucieux de la planète.
"Mes sculptures sont 100 % ferraille, entre 80 et 90 % recyclés. C’est donner une deuxième vie aux matériaux non utilisés. Au lieu de jeter dans la nature, le petit geste que mi fait pour la planète, c’est ça", met en exergue Sandro Kbidy.
C’est dans son atelier, avec une image collée sur un mur que les bêtes prennent forme.
Ce phasme est en train d’être sculpté. Des morceaux de ferrailles soudés les uns aux autres pour assembler le corps de la bête. Toujours en acier comme pour cette fourmi noire qui se promène dans le jardin.
"En fin de compte, c’est de l’acier que ma l’a récupéré, pour la plupart. Les pattes c’est des tuyaux d’eau, les antennes c’est des targettes. Pour les mandibules et le corps, c’est que de la tôle plane, d’1,5 centimètre d’épaisseur", explique le scuplteur.
Une fois terminé c’est dans le jardin, aux cotés de la guêpe, du serpent, de la forficule ou perce-oreilles, de la libellule ou encore de la mante religieuse qu’il prendra place. Un parcours de découverte censé en apprendre davantage aux visiteurs….
"Le but du jardin, c’est essayer d’expliquer un petit peu le rôle de l’animal ou de l’insecte. Et au niveau des plantes aussi on a quelques explications ; la visite guidée dure environ une heure. L’idée est essayer d’aménager et pour faire rester les gens sur mon site au moins une journée entière. Une fois la visite guidée terminée, ils peuvent rester sur le site, au niveau de l’aire de pique-nique et profiter un petit peu de la fraîcheur des Hauts."
Petits et grands peuvent donc s’y risquer, sans aucune crainte. Toute ces bêtes sont inoffensives.