S’il y a un arbre qui symbolise la Réunion, c’est bien le Vacoa. Zoom sur cet arbre qui peut servir aussi bien dans la cuisine que dans la décoration.
Arbre originaire d’Indonésie, le Vacoa est connu pour sa résistance et se trouve en abondance sur la côte entre Saint -Philippe et Sainte-Rose. Egalement appelé pendanus en Réunion, c’est une plante locale connue pour ses propriétés comestibles et artisanales. Le Vacoa peut atteindre 7 mètres de haut, son tronc est simple ou à ramifications écartées avec de nombreuses racines-échasses vigoureuses et claires.
Les feuilles sont en spirales au bout de chaque ramification. En forme de lance, elles sont coriaces et légèrement épineuses sur les bords. Ces ramifications peuvent atteindre jusqu’à 1.5m de longueur. Le fruit produit par le Vacoa est nommé Pimpin. Il compte 300 gousses donnant en moyenne chacune quatre à cinq plants. Une seule boule de pimpin peut ainsi donner près de 1.500 petits pieds de vacoa.
Il existe plusieurs variétés du Vacoa :
-Le Pandanus Utilis Bory qu’on trouve sur le littoral de Saint-Philippe et Sainte-Rose mais également sur toute l’île. Très rustique, très résistant aux cyclones, son enracinement protège les sols contre l’érosion.
-Le Pandanus Montanus Bory, un arbuste très ramifié et à forme de pyramide. Il ne dépasse pas les 5 mètres de hauteur. Les branches sont très souples et régulièrement striées. Les feuilles linéaires ont une insertion spiralée.
-Il y a également le Pandanus Purpurascens de Petit-Thouars, connu comme le vacoa marron rouge. Plus robuste, il se trouve plus dans les sous-bois dense des régions basses comme à Mare-longue. Ses fruits ont la taille d’un pamplemousse.
Le vacoa et ses utilisations
Sur l’île de la Réunion, le Vacoa sert comme rempart des cultures sensibles et fait office de tuteur dans la culture de la vanille. Matière première en abondance, les feuilles de l’arbre sont utilisées autrefois sous forme de "rak" pour cloisonner les cases ou pour en faire des ballots à letchis.
Actuellement, les feuilles sont également utiles dans la fabrication de divers objets d’art comme des lampes ou autres porte-objets. De nombreux artisans à Saint-Philippe exposent et vendent des créations à partir de feuille de Vacoa en tout genre pour l’embellissement et la décoration de la maison. Certains se servent de ses feuilles pour la médecine traditionnelle ou également pour faire des vans.
Le vacoa est également populaire dans la cuisine réunionnaise. Le chou de l’arbre se mange en salade, en gratin ou en cari. Les pimpins sont également un véritable régal. Terrine de pimpin parfumée au curcuma, bavarois de pimpin rhum-vanille. On peut également en faire de savoureux confits. La racine serait une source rafraîchissante, d’après les gramouns.
Une fête du vacoa se déroule toujours courant août dans le sud de la Réunion. L’évènement attire pleins de touristes de l’île pour un moment de festivités et de découvertes de la culture autour du vacoa. L’arbre prend deux années pour avoir des feuilles utilisables et exploitables au maximum. Pour le chou, il faut attendre une dizaine d’années avant son utilisation effective. Pour ceux qui sont intéressés par la tradition du tressage en vacoa artisanat, il existe la Maison de la Tresse qui assure la transmission de cet art aux jeunes générations.
Pour plus d’informations sur la Maison de la tresse et du vacoa, contactez l’Office de tourisme de Saint Philippe au 0262 97 75 84.