A l’occasion de ce reportage consacré à l’intégration des personnes sourdes, nous vous proposons un éclairage sur l’apprentissage de la langue des signes française (LSF). La LSF est différente du langage des signes.
Histoire de la langue des signes
Les sourds ont été ignorés pendant de nombreux siècles. Ils avaient été considérés comme des handicapés mentaux, mise à la marge de la société. Aucun effort n’a été entrepris pour tenter de communiquer avec eux. Ils se communiquaient soit entre eux, soit avec leurs proches.
En 1760, un entendant, l’abée Charles Michel de l’Epée, s’est interrogé sur l’usage d’une langue des signes, qui sont des gestes pouvant exprimer la pensée humaine au même titre qu’une langue orale. A cet effet, il instaura une école qui aboutira à l’invention des signes méthodiques.
Toutefois, les signes méthodiques n’étaient pas une vraie langue. On a dû assister à une longue période de développement anarchique de la langue des signes.
Ce n’est qu’à la fin des années soixante-dix qu’il y a eu une période où des entendants avaient désiré apprendre la langue des sourds et des sourds prêts à l’enseigner. Les deux catégories se sont en effet retrouver dans des mêmes cours, notamment au Château de Vincennes et à l’Académie de la Langue des signes française.
Ce sont ces initiatives privées qui ont conduit à la reconnaissance de la Langue des signes française, la LSF.
Toutefois, il n’y a pas de langue de signe universelle, chaque pays possède la sienne.
La formation des signes
Cinq éléments sont utilisés pour former un mot, en procédant à leur combinaison.
1-La configuration
La configuration est la forme de la main. La LSF en compte 60. Elles peuvent apparaître :
- sur une main qui bouge
- sur deux mains actives et symétriques
- sur les deux mains, dont une (la main dominante) agit sur l’autre qui demeure immobile.
2-L’orientation de la main
Si l’orientation de la main peut être paumes vers le bas, le haut, l’une vers l’autre, etc., celle des bras est horizontaux, verticaux, obliques, etc.
3-L’emplacement
L’emplacement est l’endroit où les signes se font. On en répertorie une quinzaine sur le corps et trois principaux dans l’espace. Par exemple, le signe peut s’exercer sur la bouche, les yeux, le bras, l’estomac, la paume, etc.
4-Le mouvement
On peut recourir à un ou plusieurs mouvements, qui peuvent être simples (une main qui descend) ou complexes (deux mains qui se rapprochent avec les doigts qui vibrent). Jusqu’à la tête peuvent entrer en jeu. Un mouvement peut inclure différents éléments, tels que le trajet, la direction et la vitesse.
5-L’expression du visage
L’expression du visage procure un sens à un signe isolé et se trouve fondamentale dans la construction d’une phrase.
Afin d’intensifier un signe, un accent, ou combiner des signes pour faire des signes composés ou différencier certaines paires "nom-verbe’’, on peut recourir à des modulations de mouvement, d’expression du visage et d’emplacement.
Au même titre de toute langue, la langue des signes utilise une syntaxe, qui est gestuelle et visuelle.
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