L’Autrichien Dominic Thiem refuse de participer au fond de solidarité pour les joueurs en difficulté et l’avait fait savoir au mois d’avril. Ines Ibbou, une jeune joueuse algérienne, lui a adressé un message dans une lettre ouverte publiée sur YouTube.
Depuis début mars, le circuit ATP a été suspendu en raison de la pandémie de coronavirus. Prévue jusqu’au 12 juillet inclus, cette interruption empêche les joueurs de tennis de gagner leur vie. Mais si cette pause ne cause pas un grand souci financier aux meilleurs mondiaux, ce n’est pas le cas des joueurs classés au-delà de la 100e place mondiale.
Novak Djokovic, président du Conseil des joueurs, avait alors fait une proposition pour aider financièrement ces joueurs. Le Serbe avait proposé qu’un fond de solidarité soit créé. Mais Dominic Thiem (3e mondial au classement ATP) refuse d’apporter sa contribution.
"Aucun des joueurs mal classés ne lutte pour survivre", a-t-il lâché au journal autrichien Kronen Zeitung, le 26 avril. Pour justifier son refus, il a expliqué : "Toute l’année, j’en vois beaucoup qui ne donnent pas tout au tennis". Le sportif a également ajouté : "Beaucoup ne sont pas très professionnels. Je ne vois pas pourquoi je devrais leur donner de l’argent".
En réaction à cette déclaration de l’Autrichien, Inès Ibbou, une joueuse de tennis algérienne de 21 ans, a publié une vidéo sous forme de lettre ouverte à destination de Dominic Thiem, dans la soirée du samedi 9 mai. Elle a décidé de partager son expérience de joueuse mal classée, en exposant les difficultés à évoluer dans un "pays sans tournoi pro", sans "un seul entraîneur dans le circuit international", sans "sponsor" ou autre soutien financier.
Malgré la situation dans laquelle vivent des sportifs, la réaction d’Ines Ibbou prouve qu’elle a un tempérament de battante. Elle a indiqué dans son message déstiné à Dominic Thiem : "Ce n’est pas grâce à ton argent qu’on a survécu jusqu’à présent, et personne ne t’a rien demandé". La sportive a tenu à souligné que "l’initiative est venue de joueurs généreux qui ont immédiatement fait preuve de compassion, avec classe".