Le procès de Nikola Karabatic ainsi que de seize autres personnes impliquées dans l’affaire des paris suspects a lieu ce lundi. Il leur est reproché d’avoir truqué et parié sur l’un de leurs matchs, en mai 2012. Même si tous le réfutent, ils risquent chacun cinq ans de prison.
Rencontre juridique décisive pour Nikola Karabatic
La saison a failli être presque parfaite pour Nikola Karabatic. En effet, le joueur n’a perdu qu’un match que ce soit en équipe de France ou avec le FC Barcelone. Avec tout ce succès, le demi-centre international va cependant réaliser prochainement la plus grande rencontre de toute sa vie. Ce lundi, la star du handball français et quinze autres prévenus vont devoir faire face au tribunal correctionnel de Montpellier dans l’affaire des paris suspects. Il leur est reproché d’avoir truqué la rencontre du 12 mai 2012 opposant Montpellier, leur club, à Cesson.
Tricherie et paris suspects
Huit joueurs du club de Montpellier de l’époque auraient parié sur la défaite de leur équipe à la mi-temps. Coïncidence dérangeante, l’équipe de Montpellier avait effectivement perdu de 15 à 12. Les huit parieurs ont ainsi engrangé une plus-value à la cote de 2,9 contre 1. La Française des Jeux qui avait constaté une somme exorbitante pour les mises (104 887 euros dont 102 300 sur le score à la pause, contre 3 000 en moyenne) avait pourtant bloqué les paris quelques heures avant la rencontre.
Devant ces faits irréguliers, l’organisation française des paris a ainsi décidé de porter plainte le 16 mai 2012. L’enquête menée dans le cadre de cette affaire a donc permis d’établir que ces paris étranges avaient été pris dans plusieurs villes après un top-départ donné vers 10h00 environ. Les joueurs concernés ont pris plusieurs tickets de 100 euros garantissant leur anonymat en cas de gains. Depuis la révélation de cette enquête, les prévenus ont toujours nié leur implication dans le truquage. Malgré cela, ils sont poursuivis pour "escroquerie" ou "complicité d’escroquerie" et risquent jusqu’à cinq ans de prison et 375 000 euros d’amendes. Le procès qui est prévu s’étendre sur deux semaines se fera en présence de tous les protagonistes, comme le révèle une source judiciaire.
Les Karabatic nient toute implication
Le procureur de la République évoque une tricherie en équipe même si les enquêtes réalisées aient dévoilé des éléments possibles à un match raté. Une "convergence d’indicateurs anormaux, trop curieuse pour être innocente et conjoncturelle" est la base sur laquelle l’accusation se fonde. Cette tricherie aurait pour but premier d’augmenter la cagnotte destinée à un séjour à Ibiza des joueurs. Par la suite pourtant, les tentations ont été plus fortes. Si les Karabatic ont nié avoir parié, les autres joueurs ont reconnu l’avoir fait. Cependant, tous nient avoir triché.
Au banc des accusés on retrouvera ainsi par ordre "les joueurs slovènes Primoz Prost (Göppingen/All) et Dragan Gajic (Montpellier) sont assis à proximité l’un de l’autre car ils ont demandé l’aide d’un interprète. L’ensemble du clan Karabatic, à savoir Nikola, son frère Luka, et leurs compagnes, Géraldine Pillet et Jennifer Priez, seront au deuxième rang, Les deux frères barbus doivent être entendus mercredi. Samuel Honrubia (PSG), Mladen Bojinovic (PSG), Mickaël Robin (aujourd’hui à Cesson-Rennes) et Issam Tej (Montpellier) figurent aussi au banc des prévenus", comme révélé par une source judiciaire.