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"Michel Platini doit enfin être laissé en paix sur le plan pénal" a déclaré Me Dominic Nellen, l’avocat de l’ex-capitaine des Bleus après la décision en appel du Tribunal fédéral suisse.
Après près de dix ans de bataille judiciaire, Michel Platini et l’ex-président suisse de la FIFA, Sepp Blatter, ont été une nouvelle fois acquittés en appel par la justice suisse. La Cour d’appel extraordinaire de Muttenz a confirmé la décision de 2022 et a rejeté l’accusation d’escroquerie ainsi que les chefs subsidiaires de gestion déloyale, d’abus de confiance et de faux dans les titres. L’annonce a été un nouveau revers pour le ministère public, qui avait requis 20 mois de prison avec sursis début mars. Un dernier recours en cassation reste possible devant le Tribunal fédéral suisse, mais seulement sur des motifs juridiques restreints.
Cette procédure judiciaire a eu un impact profond sur Michel Platini. "Après deux acquittements, le parquet fédéral doit admettre que cette procédure a définitivement échoué. Michel Platini doit enfin être laissé en paix sur le plan pénal", a déclaré son avocat, Me Dominic Nellen sur les propos repris par Le Figaro. Il a rappelé que cette affaire a eu "des conséquences personnelles et professionnelles considérables" pour l’ancien triple Ballon d’Or, qui n’a jamais vu de preuve tangible retenue contre lui. L’enquête est également un frein aux ambitions de Platini à la tête du football mondial. En 2016, empêché de briguer la présidence de la FIFA, il a laissé place à l’élection inattendue de Gianni Infantino, alors son bras droit à l’UEFA.
L’affaire repose sur un versement de 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) effectué par la FIFA à Michel Platini en 2011. Le ministère public considérait ce paiement comme frauduleux, tandis que les deux hommes parlaient d’un "accord de gentlemen". Entre 1998 et 2002, l’ancien footballeur a bien exercé un rôle de conseiller de Sepp Blatter, avec un contrat stipulant un salaire annuel de 300 000 francs suisses, réglé par la FIFA. Mais en 2011, alors qu’il était devenu président de l’UEFA, le Français a réclamé le paiement différé d’un million de francs suisses par an, convenu oralement avec le patron de la FIFA. "J’ai voulu plaisanter et j’ai dit : ’un million de ce que tu veux : des roubles, des pesetas, des lires’. Et M. Blatter a répondu : ’un million de francs suisses’", a expliqué Platini à la barre.
Toutefois, la Cour d’appel a souligné que les explications des accusés étaient "globalement cohérentes" et que Platini pouvait légitimement prétendre à une rémunération à la hauteur de son statut. De plus, aucun bénéfice personnel pour Sepp Blatter n’a été prouvé.
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