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Une grande première, après une pression de la Fifa, les autorités iraniennes ont autorisé 3 500 femmes à assister à un match de l’équipe nationale.
La date de ce jeudi 10 octobre va marquer la vie des supportrices de football en Iran. En effet, quelque 3 500 femmes pourraient au match de qualification pour le Mondial 2022 entre l’Iran et le Cambodge. Une grande première depuis 1979.
En effet, pour être protégées de "l’atmosphère masculine" et de la "vue d’hommes à moitié dévêtus", les femmes sont bannies des stades en Iran, à la suite d’une décision des responsables religieux. Ces dernières années, celles qui ont tenté de braver cette mesure ont été arrêtées et poursuivies en justice, comme ce fut le cas de Sahar Khodayari.
A la mi-septembre, cette supportrice, âgée de 30 ans s’est immolée devant un tribunal de la capitale iranienne après s’être vue refuser l’accès à un stade de football (alors qu’elle s’était déguisée en homme). Ce suicide a suscité la polémique et une vague d’indignation à travers le monde. Certaines célébrités ont même demandé l’exclusion de l’Iran des compétitions internationales.
Il y a quelques semaines, une délégation de la Fédération internationale des associations de football (Fifa), est venue en Iran pour discuter de cette situation. Ces officiels ont parlé du suicide de Sahar Khodayari et ont concrètement menacé de sanctionner Téhéran.
Ce déplacement et cette décision ont permis ainsi à 3 500 supportrices de regarder le match au stade après plusieurs années de pression par la Fifa. "Pour assurer la liberté et la sécurité de toutes les femmes engagées dans cette bataille légitime pour mettre fin aux interdictions d’entrer dans les stades", selon les termes de son dernier communiqué.
Toutefois, durant le match, les femmes ne pourront pas s’asseoir à côté des hommes. Elles seront parquées dans une tribune exclusivement dédiée aux femmes, sous l’étroite surveillance de 150 policières. Mais cette mesure n’empêche pas la joie de ces supportrices. "Je n’arrive toujours pas à croire que cela va arriver. Après toutes ces années à regarder tout à la télévision, je vais maintenant pouvoir vivre ça en personne", s’est réjouie Raha Pourbakhsh, journaliste sportive locale à l’AFP.
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