C’est l’une des conséquences du racisme qui mine encore le pays, dernier d’Amérique à avoir aboli l’esclavage.
Le Brésil n’a quasiment que des entraîneurs blancs dans ses clubs de football, rapporte Le Figaro. En première division, Goias est la seule des vingt équipes à être dirigée cette saison par un entraîneur noir, nommé Jair Ventura. Ce dernier est le fils de Jairzinho, mythique attaquant champion du monde en 1970.
D’après le journal, c’est l’une des conséquences du racisme qui mine encore le pays, dernier d’Amérique à avoir aboli l’esclavage. Des saisons entières se déroulent le plus souvent avec uniquement des techniciens blancs aux commandes des clubs de l’élite alors que la population noire est majoritaire, voire ultra majoritaire, en ce qui concerne les joueurs sur le terrain.
Marcelo Carvalho, directeur de l’Observatoire de la discrimination raciale dans le football, s’est exprimé sur cette situation. "Ce qui m’interpelle, ce n’est pas tant le fait qu’il n’y ait pas d’entraîneurs noirs (...). Le vrai problème, c’est que ce débat est inexistant au sein du football brésilien", a-t-il indiqué.
A la presse française, il a souligné que la société brésilienne n’est pas choquée par l’absence de personnes noires aux postes à responsabilités. Le football reflète notre société raciste.
Selon l’institut de statistiques IBGE, les noirs et métis représentent 55,8% de la population brésilienne, mais seulement 24,4% des élus au Parlement et 29,9% des cadres dans le marché du travail.
Le journal note que la Seleçao, quintuple championne du monde, n’a eu que deux sélectionneurs noirs. Par ailleurs, très peu d’entraîneurs noirs ont dirigé des clubs de l’élite ces dernières années : Andrade, Cristovao Borges, Marcao, Roger Machado et Jair Ventura.
Pareillement, très peu de techniciens noirs sont embauchés lors des multiples changements à la tête des équipes en cours de saison.
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