Le numéro deux de la Fifa, Jérôme Valcke a été relevé de ses fonctions. La fédération dit avoir demandé une "enquête formelle de la part du comité d’éthique" à la suite d’une "série d’allégations", dont elle n’a pas divulgué les détails.
L’instance du football mondial a annoncé jeudi soir que Jérôme Valcke, secrétaire général, a été mis en congé et relevé de ses fonctions avec effet immédiat. "La Fifa a été informée d’une série d’allégations impliquant le Secrétaire général et a demandé qu’une enquête officielle soit menée par la Commission d’éthique", a déclaré l’organisation dans un communiqué.
Transfert de fonds à 9,1 millions d’euros
Au centre des accusations, des fonds ayant transité par l’Afrique du Sud, pays organisateur du Mondial 2010. Le New York Times avait accusé Jérôme Valcke d’avoir transféré 10 millions de dollars (9,1 millions d’euros) sur des comptes gérés par l’ancien vice-président Jack Warner, mis en cause par la justice américaine. La Fifa avait répliqué qu’il s’agissait d’un projet destiné à "aider la diaspora africaine dans les Caraïbes", approuvé par l’Afrique du Sud. La fédération avait également assuré qu’aucun de ses dirigeants n’avait fauté. Mais le tollé mondial suscité par ces allégations avait conduit le président de l’instante, Sepp Blatter, à démissionner.
Impliqué dans une affaire de revente de billets
La presse anglaise a fait état, jeudi, de soupçons pesant sur le secrétaire général de la Fifa, en poste depuis 2007, dans le cadre d’une affaire de revente sur le marché noir de milliers de places lors de la dernière Coupe du monde au Brésil, en 2014. Ces billets étaient revendus au-dessus de leur prix officiel, et Jérôme Valcke pourrait avoir été l’un des bénéficiaires des profits, soupçonne le Guardian. Le journal concède pour autant que les documents consultés par ses journalistes sont "incomplets" et que d’autres interprétations sont possibles.
"Jérôme Valcke nie vigoureusement [ces] allégations fabriquées et outrageuses", a répliqué le bras droit de Sepp Blatter, jeudi soir, par l’intermédiaire d’un communiqué de son avocat.
La Fifa, qui doit se choisir un nouveau président le 26 février prochain à Zurich, est au coeur d’un scandale sans précédent de corruption, qui a entraîné l’inculpation de 14 personnes par la justice new-yorkaise : 9 membres de la Fifa, tous d’Amérique du Sud ou centrale, et 5 hommes d’affaires, dans le secteur du marketing sportif.