Des soupçons de matchs truqués pèsent sur les Crocodiles de Nîmes Olympique. Le Canard Enchaîné a révélé le contenu d’écoutes téléphoniques accablantes.
D’après Le Canard Enchaîné, le match de Ligue 2 entre Caen et Nîmes disputé le 13 mai dernier (1-1) a été l’objet d’un arrangement. Les écoutes téléphoniques que s’est procurés l’hebdomadaire a révélé qu’un accord pour que la rencontre se termine par une égalité aurait été trouvé deux jours avant le match. Le média français relate notamment un échange entre Jean-Marc Conrad, le président du Nîmes Olympique, actuellement en garde à vue, et le responsable de la sécurité du Stade Malherbe de Caen, Kaddour Mokkedel, chargé de jouer les intermédiaires.
Dans des extraits rapportés par Le Figaro-Sports24 … "Jean-François (Fortin, le président de Caen) m’a dit qu’un point lui suffit. Il va faire en sorte d’essayer d’avoir un point. Voilà la seule chose qu’il souhaite", confie Mokkedel à Conrad qui lui répond : "Lui, ce qu’il veut c’est son point. Et, nous, ce qu’on veut, c’est notre point".
Toujours d’après Le Canard, les deux hommes se seraient téléphonés le jour du match avec cette déclaration attribuée à Fortin, lui aussi placé en garde à vue mardi matin : "Ben, si on n’est pas trop cons, hein ?"… "Dis-toi bien que le nouveau président de Nîmes, il n’est pas trop con. Il s’est même bonifié et a amené un cadeau pour tout le monde", lui aurait répondu Conrad.
La rencontre s’est terminée par un nul (1-1) qui a permis à Nîmes de se maintenir en Ligue 2 et à Caen de monter en Ligue 1. La fin de match s’était résumée "à une passe à dix", écrit le média francilien, avant de révéler que "le président de Nîmes a fait déposer à la porte du vestiaire de Caen 24 cartons de 12 bouteilles de vin".
Par ailleurs, mis en examen également, Michel Moulin, ancien patron du Paris Saint-Germain, aurait aussi servi d’intermédiaire entre les dirigeants de Nîmes et ceux de Dijon au mois d’avril avant un match entre les deux équipes. "J’ai fait passer le message, ils ne vont pas jouer le match de leur vie. Par contre, arranger un match, c’est toujours compliqué (…) Maintenant, c’est une question de motivation. Toi, tu joues ta survie, eux, ils ne jouent rien", aurait dit Jean-Marc Moulin à Conrad la veille d’un match, gagné par Dijon (5-1).