Le sélectionneur national n’a pas fait une croix sur le néo-retraité Franck Ribéry. Tout n’est pas également perdu pour Samir Nasri, selon Didier Deschamps.
Deux semaines avant le début d’une nouvelle campagne des matches amicaux et moins de deux mois après l’élimination des Bleus de la Coupe du monde, Didier Deschamps se livre dans une longue confession à L’Equipe aujourd’hui. Il doit mener la sélection française jusqu’à l’Euro 2016, et les premières semaines ne semblent pas être une promenade de santé.
L’annonce des retraites internationales de plusieurs joueurs (Nasri, Ribéry et Abidal) a marqué les vacances de l’ancien capitaine des Bleus. Sauf que celui-ci n’entend pas vraiment subir la situation. Concernant Ribéry, Deschamps rappelle ainsi une règle fondamentale : « Le seul qui peut tirer une croix, c’est le sélectionneur. Si j’appelle un joueur, il est obligé de venir. C’est ce que disent les règlements. Sinon, il s’expose à une sanction (…) Il a fait une annonce, j’en prends acte. Après, dans deux ans… Certains, et non des moindres, avaient annoncé leur retraite internationales et sont revenus », citant notamment le cas de Zinedine Zidane.
Même chose pour le cas de Nasri, Didier n’écarte aucune option : « Pour lui, comme pour les autres, je le prends ou pas. N’inversons pas le pouvoir de décision. Ça reste un joueur de grande qualité. Il le prouve à Manchester City (...) Il peut se poser la question lui-aussi, peut-être. On peut dire que c’est toujours les autres. Quand il y a des problèmes relationnels, la responsabilité est forcément partagée. Après, où se situe le curseur… »
L’avenir des Bleus et le nouveau cycle des matches amicaux préparatoires à L’Euro 2016 ont également été évoqués par Deschamps : « Il y a trois objectifs : le premier, le plus important, sera d’être prêt, d’être le plus compétitif possible. Pour ça, et c’est le deuxième objectif, il va falloir faire en sorte de donner du temps de jeu à certains, prévoir donc des changements de joueurs ou d’organisation tout en conservant un noyau dur. Enfin, nous sommes dans un groupe de qualification (Ndlr : où les points marqués par les Bleus ne compteront pas). L’objectif sera de le gagner. »
Pour cela, Deschamps ne cache pas qu’il s’appuiera grandement sur les mondialistes de 2014, de Hugo Lloris (« C’est quelqu’un de très respecté même s’il parle peu. Il est plus épanoui, il s’ouvre plus car le contexte lui convient bien »), à Karim Benzema (« Il est déjà le leader (de l’équipe de France). Certains l’aiment, d’autres pas. Mais c’est quelqu’un qui a évolué. C’est quelqu’un de très respectueux ») en passant par le trio du milieu de terrain Cabaye-Pogba-Matuidi (« Ce milieu est compétitif. L’association des trois dans des registres différents donne une solidité défensive et un apport offensif même s’il peuvent être encore plus performants »).
Il reste donc à mettre en branle la machine, les grands axes des Bleus pour l’Euro étant connus. Avec pourquoi pas pour Deschamps, une nouvelle aventure en cas de confirmation du renouveau du contrat ? « Je n’y pense pas aujourd’hui. Je prends beaucoup de plaisir dans mon travail de sélectionneur. Il était prévu que je continue jusqu’en 2016. Après, on peut être amenés à discuter. (...) Aujourd’hui, je suis sur l’Euro. Après, si vous me demandez si je peux être sélectionneur pendant dix ans, je vous réponds oui. Ce ne sera sans doute pas le cas, même si Joachim Löw, en Allemagne, est en poste depuis 2006 », a-t-il conclu.