Antenne Réunion
Yohan Fort, champion de roller en slalom, arrive ce vendredi pour analyser le potentiel de La Réunion dans ce sport.
Le performeur restera sur l’île une quinzaine de jours pour visiter des skateparks et des centres aérés.
Ses performances n’ont d’égal que son parcours : remarquables.
Quand des manifestants bloquent le pays, les usagers trouvent des parades pour se déplacer. L’essor du roller au milieu des années 90 serait en partie dû aux grèves contre le Plan Juppé sur … les retraites ! Les parisiens, déjà bloqués à cause des transports, imaginent des stratagèmes pour rejoindre leurs bureaux. Le télétravail n’existait pas, alors le roller s’est imposé comme moyen de substitution.
À l’époque, Yohan Fort à 4 ans. Il utilise des patins à roulettes pour la première fois. Une vocation vient de naître. Rapidement, le jeune bordelais découvre la liberté, l’esthétisme et la performance qui accompagnent ce sport encore méconnu.
La passion de Yohan a pris de l’ampleur. Yohan Fort débute par le street, découvre le freestyle et s’accroche enfin dans le slalom de vitesse. 25 ans plus tard, l’athlète a gagné six championnats du monde de slalom, a finit trois fois vice-champion, obtenu trois titres de champion d’Europe et récolté 33 titres nationaux.
Aujourd’hui, le roller compte près de 70 000 licenciés en France, pour quasiment 5 millions d’usagers réguliers dans l’Hexagone. Dans le monde, on estime à 50 millions les adeptes du roller, du skateboard et de la trottinette confondus.
Pour l’idée, 30 minutes de roller permettent d’éliminer 300 kcals, soit l’équivalent d’une assiette de féculents. Le roller est un sport complet qui sollicite 90% des muscles du corps.
Yohan Fort détient le record du monde en vitesse : après un élan de 12 mètres, 4,755 secondes ont suffi au prodige pour slalomer sur une jambe entre 20 plots, séparés seulement de huit centimètres.
Bien qu’atteint par une maladie du sang, la vascularite (inflammation des parois des vaisseaux sanguins), le champion ne renonce pas à ses exploits. Cloué sur un fauteuil roulant et sous perfusions lors d’un retour de compétition à Moscou, le bordelais se demandait s’il pourrait marcher de nouveau.
Quelques années plus tard, le compétiteur, qui est aussi capitaine de l’équipe de France, trône sur le toit du monde dans sa catégorie, livrant ainsi un message d’espoir et de combativité pour un grand nombre de personnes.