ARTHUR HERVE POOL/SIPA
Le Sénat a adopté une proposition de loi LR interdisant le voile dans les compétitions sportives. La ministre des Sports, Marie Barsacq, s’est exprimée sur le sujet lors d’une audition devant les députés.
Mercredi 12 mars, la ministre des Sports, Marie Barsacq, a mis en garde contre "les confusions et les amalgames" entre le port du voile et la radicalisation dans le sport. Elle s’est ainsi démarquée de la proposition de loi votée au Sénat, rapporte Le Figaro.
Ce texte est soutenu par le ministre auprès du ministre de l’Intérieur, François-Noël Buffet. Selon la ministre, la laïcité "ne se résume pas au fait de porter ou non le voile". Elle a insisté sur le fait que "le port du voile, ce n’est pas de l’entrisme, et l’entrisme ne se résume pas au port du voile. Ces sujets sont complexes", a-t-elle déclaré en présentant un guide destiné aux associations sur cette question.
Marie Barsacq a estimé que les "sujets de radicalisation dans le sport sont un autre sujet que le sujet du port du voile et d’insignes religieux". Lors d’une audition devant les députés, elle a réitéré que l’objectif du ministère des Sports est de donner l’accès à la pratique sportive à tous et toutes. "Nous avons également la conviction que le sport est un outil d’émancipation", a-t-elle renchéri. A noter que la semaine dernière, elle a déjà déclaré que l’interdiction du voile dans le sport amateur "n’était pas une priorité actuellement".
Le député RN Julien Odoul a accusé la ministre des Sports de "faire l’autruche". Pour rappel, avec l’élue macroniste Caroline Yadan, il est l’auteur d’un rapport alertant sur les "multiples et inquiétantes dérives communautaristes et islamistes dans le sport".
"Ce que vous visez c’est le voile islamique. Est-ce que le voile résume l’entrisme ? La réponse est non", a rétorqué Marie Barsacq. Cette dernière a par ailleurs souligné que des femmes exercent leur liberté religieuse comme la loi de 1905 l’autorise en France. Toutefois, elle a précisé : "Je ne suis pas naïve. Il existe des situations où des femmes voilées participent, de manière contrainte ou volontaire, à ce que l’on appelle l’entrisme. C’est inacceptable (...)". Elle a aussi précisé qu’elle refuse toute attitude discriminatoire dans le sport. "Je n’accepte pas que l’on refuse de serrer la main à une femme, et je ne tolère pas qu’un match soit interrompu pour une prière", a-t-elle conclu.
> A lire aussi : Cérémonie d’ouverture des JO : après le refus de son voile, Sounkamba Sylla portera une casquette