Une enquête du Comité français du fair-play a révélé que le monde du sport n’échappe pas au cyberharcèlement. Des sportifs, amateurs ou professionnels sont ciblés sur les réseaux sociaux.
Le harcèlement en ligne s’accroît et touche le monde du sport, selon l’enquête menée par le Comité français du fair-play, l’un des partenaires du CNOSF (Comité national olympique et sportif français) mercredi 4 mai. La chaîne Franceinfo rappelle que ces derniers mois, Benoit Paire, Alizé Cornet ou encore Nacer Bouhanni ont dénoncé ce phénomène, dont ils ont été victimes.
Lors de ce sondage, 1 850 jeunes sportifs ont été interrogés, des plus jeunes dans les clubs périscolaires aux futurs professionnels à l’INSEP. Au total, 85% d’entre eux disent être familiers aux actes de cyberviolence. Les plateformes les plus souvent utilisées sont Snapchat (75%), Instagram (70%) et TikTok (38%). Par ailleurs, un tiers des enquêtés ont indiqué qu’ils passent plus de 2 heures par jour sur les réseaux sociaux. Cette durée peut atteindre plus de 4 heures pour 14% d’entre eux.
Le Comité français du fair-play a signifié que le sujet reste néanmoins tabou et une part infime des sportifs sondés avouent avoir été la cible de cyberviolence. Cependant, plus d’un quart d’entre eux assurent connaître une victime. D’après Jean-Pierre Mougin, président du comité, il s’agit de moqueries, d’insultes. Pratiquement 60% des jeunes qui ont été victime ou témoin parlent "de menaces et d’intimidations".
Deux facteurs causant le cyberharcèlement des sportifs ont été évoqués. D’abord, l’argent, en lien avec les paris sportifs. L’étude du Comité français du fair-play a montré que s’ils perdent leur pari, 78% des interrogés reconnaissent que c’est "leur faute". Néanmoins, la moitié des jeunes sondés notent qu’ils attribuent la responsabilité de la perte de leur pari aux joueurs (24%), arbitres (13%), gardiens (8%) ou entraîneurs (8%).
Une autre raison a été énoncée : le lien particulier entre les sportifs et le public. Philippe Coen, président de l’association Respect Zone, qui lutte contre la cyberviolence, a souligné qu’il y a cette intimité qui fait que l’on aurait "un droit d’aller tutoyer les performances qui seraient décevantes".
> A lire aussi : La coach sportive Julie Legros dénonce le cyber-harcèlement