Attaqué par un squale le 19 février dernier sur le spot des Roches Noires à Saint Gilles, Eric Dargent n’a jamais perdu l’envie de remonter sur une planche pour assouvir sa passion. Le 1er mai dernier, il s’est donc jeté à l’eau pour prendre ses premières vagues après le drame survenu lors de ses vacances à la Réunion. Recueilli dans les colonnes du journal La Provence, son témoignage est chargé d’émotion et de passion.
Attaqué par un requin dans les eaux réunionnaises alors qu’il venait tout juste d’arriver sur l’île pour des vacances, le surfeur marseillais Eric Dargent s’est fait sectionné la jambe gauche. Plusieurs semaines après cette dramatique attaque de squale, ce jeune père de famille passionné de surf a pris ses premières vagues le 1er mai dernier en Méditerranée (cf Linfo.re "La victime du requin a repris le surf").
Sportif accompli et amoureux de la mer, Eric Dargent a toujours insisté sur sa volonté de remonter sur une planche de surf. De retour en métropole, ce passionné confiait au journal la Provence qu’il "rêvait de remonter sur la planche". Malgré la mutilation causée par cette attaque de squale et les semaines de rééducation indispensable pour qu’il puisse se remettre debout, ce jeune père de famille âgé de 34 ans a choisi de se battre pour continuer à pratiquer sa passion.
Ce jeune père de famille est donc retourné à l’assaut des vagues en Méditerranée. Sa passion a été plus forte que l’handicap, la peur et le traumatisme vécu. "Se remettre à l’eau, ça a été un vrai bonheur (...). Retrouver cette sensation, c’est une grosse bouffée d’énergie" explique Eric Dargent, dans les colonnes de La Provence.
Infirmier libéral installé à Martigues et père de trois enfants, Eric Dargent a dû suivre une lourde rééducation avant de pouvoir assurer cette belle preuve de courage et de fureur de vivre en se rejetant à l’eau. "Il a fallu que je réapprenne à marcher. Au début, je ne supportais pas ma prothèse plus de dix minutes. Je marchais avec les béquilles" explique Eric Dargent dans le colonnes de La Provence avant de préciser que les béquilles sont aujourd’hui rangées dans un coin du salon.
Son amputation n’a pas eu raison de son rêve. "Deux fois par semaine, Éric se rend à Marseille, chez Bertrand Tourret-Couderc, un prothésiste renommé qui compte parmi ses patients un champion du monde handisports" explique La Provence. C’est ce médecin - prothéiste, qui, avec son équipe, a élaboré "une prothèse spéciale pour permettre à Éric de remonter sur une planche".
"La difficulté première, c’était le choix des matériaux pour éviter l’oxydation. Même s’il n’y a quasiment rien qui résiste à l’eau de mer. Par ailleurs, une prothèse pour surfer doit rendre le patient stable et par nature, un amputé n’est pas stable surtout si, comme Éric, il s’agit d’une amputation de la cuisse" précise Bertrand Tourret-Couderc.
Pour réaliser et financer cette prothèse "un genoux en titane et inox", les amis d’Éric ont créé l’association ASSE (Association de soutien au surfeur Éric). "Élaborer cette prothèse va, je l’espère, initier un mouvement et donner de l’espoir à d’autres personnes amputées. Il y a un tel mouvement de solidarité, d’entraide et d’amitié autour de moi que j’ai envie de rendre la pareille " révèle Eric Dargent dans les colonnes de La Provence.
