Surnommé "l’enfant-requin", le Sud-africain Hassiem Achmat nage dans le grand bassin des Jeux paralympiques en pensant qu’un requin le poursuit. C’est de cette façon qu’il a perdu la moitié de sa jambe il y a dix ans.
Alors qu’il participait à un exercice de sauvetage sur une plage en 2006, le nageur sud-africain Hassiem Achmat a été attaqué par un grand requin blanc. Le squale a failli lui ôter la vie, mais au final il a perdu une jambe, ce qui l’a conduit aux Jeux paralympiques. Aujourd’hui quand il se lance dans la compétition pour défendre les couleurs de son pays, il se remémore cet instant tragique. "J’utilise cette peur quand je suis en compétition. J’imagine qu’un grand requin blanc de 4,7 m est derrière moi, cela me pousse à aller plus vite", a-t-il expliqué sur le récit du Monde.
La journée du 13 août 2006 était un véritable cauchemar pour Hassiem Achmat. Il était, ce jour-là, accompagné de son jeune frère Tariq et ils s’entraînaient pour un exercice de sauvetage en mer organisé sur une plage de la station balnéaire de Muizenberg, au Cap. Pendant qu’ils attendaient d’être secourus par un bateau, le nageur paralympique a aperçu ce grand requin blanc. Il a lutté de toutes ses forces pour éloigner le squale, mais l’animal est arrivé face à lui en quelques secondes. Il est allé jusqu’à grimper sur son dos, mais a senti que sa jambe ne le suivait pas. "C’est là que j’ai vu que la moitié de ma jambe était déjà entre ses dents", a-t-il confié.
Le jeune Hassiem Achmat s’est remis de cette attaque de requin. Mais en perdant sa jambe droite, il a dû renoncer à son rêve de devenir un footballeur professionnel. Aidé et encouragé par la championne de natation olympique et paralympique sud-africaine Natalie du Toit, il a pris possession de la piscine comme "un requin de l’océan". Il a déjà participé aux Jeux de Pékin en 2008 et a remporté une médaille de bronze à Londres, en 2012. Le nageur de 34 ans arrêtera les Jeux paralympiques à Rio pour devenir avocat globe-trotter pour sauver les requins de la surpêche.