La Banque mondiale a réalisé une étude intitulée "Les femmes, les entreprises et les lois 2022". Elle évalue les lois et réglementations affectant les opportunités économiques des femmes dans plusieurs pays.
Les résultats de l’étude annuelle de la Banque mondiale ont montré que les Seychelles sont arrivées deuxième du classement après l’évaluation des lois et des réglementations affectant les opportunités économiques des femmes. Avec un score total de 76,3 sur 100, l’archipel se trouve derrière l’île Maurice en Afrique subsaharienne, rapporte Seychelles News Agency.
Dans les détails, les Seychelles n’ont marqué que 50 points pour l’indicateur "Lieu de travail". Il s’agit du score le plus bas obtenu par l’île parmi huit indicateurs. Cela résulte notamment de l’absence de lois qui protègent les femmes contre le harcèlement sexuel au travail.
Outre ces textes, l’étude a également évoqué d’autres facteurs à améliorer comme les lois affectant les décisions des femmes de travailler, le salaire des femmes, le travail des femmes après avoir eu des enfants. Les contraintes pesant sur les femmes qui créent et gèrent une entreprise, les différences entre les sexes en matière de propriété et d’héritage, et les lois affectant le montant de la pension d’une femme, doivent aussi être améliorées.
Regina Esparon, élue à l’Assemblée nationale a annoncé au journal qu’elle présentera une motion sur le sujet. Selon ses dires, le harcèlement physique et sexuel sur le lieu de travail est une réalité. Cependant, les lois sur l’emploi en vigueur dans le pays ne traitent pas de la question. Non seulement les Seychelles n’ont aucune législation sur le sujet, mais ils manquent également de sanctions pénales ou de recours civils en cas de harcèlement sexuel au travail.
"Lorsqu’une personne est harcelée sexuellement, il n’y a pas de politiques gouvernementales pour la guider sur ce qu’il faut faire exactement", a-t-elle souligné. Pour le moment, elle peut s’adresser à la police, aux services sociaux, ou encore porter une affaire devant le ministère de l’Emploi. Cependant, ce dernier indique que de telles questions ne font pas partie de ses mandats. "Nous devons modifier la loi là où il est nécessaire de le faire", a réitéré l’élue.
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