Patrick Herminie, secrétaire d’Etat chargé de la prévention de la toxicomanie et de la réhabilitation, a révélé que la consommation illégale de drogues aux Seychelles a énormément augmenté. Notamment en ce qui concerne l’héroïne.
Un taux très élevé
Patrick Herminie a réagi dans les colonnes de Seychelles New Agency après qu’une investigation intitulée ’Surveillance biologique et comportementale des utilisateurs d’héroïne en 2017 aux Seychelles’, ait été menée. Cette étude a été commandée par l’Agence pour la prévention de l’abus et de la réadaptation des drogues afin de connaitre le pourcentage de consommateurs d’héroïne par rapport à la population seychelloise, chez les plus de 15 ans. Selon l’enquête, les héroïnomanes aux Seychelles se comptent à environ 4 800, soit 5,6% de la population locale.
Le secrétaire d’Etat a affirmé qu’il s’agit d’un taux très élevé pour l’archipel qui compte 95 843 habitants d’après les derniers chiffres du Bureau national des statistiques.
De son côté, Joseph Fady Banane, coordinateur du réseau ’Drug Utilization Response Network Seychelles’, a martelé que les résultats de l’enquête sont très alarmants. "Ce problème doit être traité dès que possible si le pays veut avoir une génération future productive", a-t-il affirmé.
Selon M. Herminie, la plupart des toxicomanes font partie de la population masculine âgée de 15 à 50 ans. "À cet âge, ils sont supposés travailler. Ce n’est pas une surprise si nous avons beaucoup d’étrangers dans le pays, car un grand groupe de notre force de travail n’est pas productif ", déplore-t-il.
Par ailleurs, le niveau de criminalité a aussi augmenté, les héroïnomanes faisant des activités illégales pour s’acheter leur drogue. Ce serait des personnes qui, la plupart du temps, vivent seuls après avoir été rejetés par leur famille "pour avoir consommé de la drogue, qui n’ont pas terminé leurs études et certains ont été abusés sexuellement pendant leur enfance".
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