Pendant son discours mercredi lors de la 79ème session plénière de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le président des Seychelles a mis en avant les enjeux du changement climatique pour l’Etat insulaire.
"Le changement climatique reste le principal défi auquel l’humanité est confrontée, et le fait de ne pas remédier à ses effets sera dévastateur pour les générations actuelles et futures", a déclaré le président des Seychelles, Wavel Ramkalawan, dans son discours mercredi lors de la 79ème session plénière de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Dans un discours poignant, le dirigeant seychellois a mis en lumière les défis auxquels les petits États insulaires comme le sien sont confrontés face au changement climatique. "En tant que petit État insulaire, nous savons ce que signifie être vulnérable. Cette vulnérabilité ne peut être ignorée dans l’avenir que nous envisageons pour nous-mêmes", a-t-il déclaré, soulignant l’impact direct de la crise climatique sur les Seychelles. Il a évoqué la montée du niveau de la mer, les événements météorologiques extrêmes, ainsi que la dégradation des océans qui menacent irréversiblement les populations, l’économie et le mode de vie de son pays. Sur le plan économique, il a notamment pointé du doigt le ratio moyen dette/PIB, qui dépasse 70 % dans les Petits États Insulaires en Développement (PEID), paralysant ainsi leurs capacités de développement.
Selon lui, ces défis exigent une action mondiale concertée. "Nous avons pris des engagements pour réduire les émissions à grande échelle et nous adapter aux catastrophes climatiques extrêmes. Mais les paroles ne sont rien sans les actes. Il est urgent de passer à l’action et de maintenir l’unité pour réussir la transition vers un avenir durable", a-t-il affirmé sur les propos relayés par Seychelles News Agency. Parallèlement, le président seychellois a abordé les conflits en cours, en déplorant la détérioration de la situation sécuritaire mondiale. "Le monde est moins sûr qu’il y a un an. Les flammes de la concurrence et de la méfiance menacent d’engloutir ceux qui ne sont pas impliqués dans ces conflits", a-t-il déploré. Il a ainsi plaidé pour une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, afin d’apporter plus d’inclusivité et de donner à l’Afrique la place qu’elle mérite dans cette instance.
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Des actions concrètes
Wavel Ramkalawan a également exprimé sa gratitude envers ceux qui ont contribué au Fonds pour les pertes et dommages, mais a rappelé que les engagements issus de la COP28 ne doivent pas se limiter à des promesses destinées à calmer les revendications. Il a fait écho aux propos du secrétaire général de l’ONU, affirmant que "ceux qui en portent la responsabilité devraient payer la facture". De plus, le président a salué l’adoption récente de la résolution sur l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle (MVI), qu’il a qualifié de triomphe du système multilatéral pour l’adoption de nouvelles approches sur des questions complexes. "Ses données fournissent le fondement empirique de ce que nous savons être vrai : une approche du développement à un seul niveau n’est plus adéquate. Une meilleure compréhension des vulnérabilités multidimensionnelles est cruciale pour prendre les bonnes décisions", a-t-il expliqué.