En 1998, les Seychelles ont perdu jusqu’à 90 % de leurs récifs coralliens. Pour faire face à l’érosion côtière, l’île va explorer une installation de récifs artificiels.
Pour la première fois, les Seychelles vont explorer le potentiel de la mise en œuvre d’une solution innovante face à l’érosion côtière. Ce concept nommé "barrières bleues" est entrepris en partenariat avec la Banque mondiale, informe Seychelles New Agency.
Il s’agit de construire une structure sous-marine en utilisant des matériaux non-toxiques, sur lesquels les coraux sont transplantés, créant ainsi un récif artificiel. L’objectif est de renforcer la résilience côtière de la nation insulaire et réduire l’impact de l’érosion côtière.
Au micro du journal, Alain De Comarmond, secrétaire principal à l’Environnement, a précisé que le concept de "barrière bleue" est une autre approche utilisée pour l’adaptation au changement climatique. Selon ses dires, de nombreuses manières pourront être utilisées face à l’érosion côtière.
Entre autres, il a cité la construction des murs ou des armures de blocs de pierre pour l’arrêter quand il a atteint les terres. Il existe aussi un autre concept consistant à briser la vague avant qu’elle n’atteigne les terres. Il permet de réduire l’énergie de la vague, qui est la fonction normale des récifs coralliens. "Le nouveau concept peut être mis en œuvre dans des endroits où il n’y a pas de récif corallien ou qui ont été affectés par le blanchissement des coraux", a-t-il annoncé.
En raison du réchauffement climatique et de l’acidification des océans, près de la moitié des coraux mondiaux sont morts, au cours des 30 dernières années. En 1998, les Seychelles ont perdu jusqu’à 90% de leurs récifs coralliens en 1998 à cause d’El Niño. Il s’agit du plus grand événement météorologique jamais enregistré dans l’océan Indien occidental, rappelle SNA.
L’archipel a été aussi frappé par un autre événement de blanchissement des coraux en 2019. Les températures de surface de la mer ont grimpé jusqu’à 31° Celsius et ont causé des dommages étendus aux récifs de la région.
Alain De Comarmond a souligné l’importance des récifs coralliens pour les Seychelles, dans un article de blog de la Banque mondiale. "Ils sont essentiels non seulement en matière de biodiversité, mais aussi pour la résilience côtière et le développement de l’économie bleue", a-t-il précisé. A son avis, le concept de la "barrière bleue" permettrait de réunir ces objectifs et de construire une coalition de gouvernement, de société civile et du secteur privé.
Jusqu’ici, le gouvernement seychellois a utilisé des approches d’ingénierie à la fois dure et douce pour protéger les côtes du pays. Ces mesures comprennent la construction de digues, d’armures rocheuses, la réhabilitation des dunes de sable et des talus de plage et la plantation de végétations. Concernant le concept "barrière bleue", trois sites, à savoir Beau Vallon, Côte d’Or et Anse Kerlan, ont été présélectionnés pour sa mise en œuvre.
> A lire aussi : Seychelles : aide de la Banque mondiale contre l’érosion côtière