Comme tant d’autres secteurs, la pêche est fortement frappée par la pandémie de coronavirus aux Seychelles.
Outre le tourisme, la pêche constitue également un pilier de l’économie des Seychelles. Actuellement, elle est l’une des principales sources de devises étrangères dont le pays est en manque par la baisse du nombre de touristes. Pourtant, comme tant d’autres secteurs, elle fait face aussi à de nombreuses difficultés.
William Jacob, propriétaire de ’Fresh Seafood Seychelles’, une société de transformation et d’exportation de poisson a apporté plus de précision au micro de Seychelles News Agency.
Il a indiqué que l’exportation des poissons est en baisse en raison de la Covid-19. "Avant la pandémie, nous exportions 6 jours par semaine vers nos marchés habituels. Avec les circonstances actuelles de vols limités, nous ne le faisons plus que 3fois par semaine au maximum", a-t-il révélé. Cette société exporte de l’espadon et des poissons pélagiques, notamment du thon, vers l’Angleterre, la France et les Etats-Unis.
Il a également confié que le coût du fret a plus que doublé, car auparavant, cela a été évalué à 3 dollars (2,5 euros) alors que ce chiffre est passé à 7 dollars (moins de 6 euros), à l’heure actuelle. Pourtant, dans le contexte de la crise sanitaire, il est difficile, selon lui, d’augmenter les prix des produits.
De plus, la demande extérieure est inférieure à 50%, à cause de la fermeture des restaurants. "Nous n’avons pas pu augmenter nos prix, en fait, nous avons dû les réduire et naviguons actuellement à travers une faible marge de profit", a renchéri le patron.
’Oceana Fisheries’, l’une des plus anciennes entreprises exportant du poisson, traverse également une période difficile avec des contraintes similaires. Neven Sinoti a révélé que même si la société possède une assez bonne capacité de stockage, elle se tourne et se concentre aussi sur le marché local pour générer des revenus. "Cela contribue à préserver nos travailleurs dans l’emploi", a-t-il ajouté.
Environ 30 navires sont utilisés dans la pêche semi-industrielle dans la nation insulaire, informe l’Autorité des pêches des Seychelles (SFA). Pour assurer et promouvoir les exportations de poissons et de produits de la mer, il est nécessaire de regrouper tous les acteurs de ce secteur. Cet avis a été évoqué par le directeur général de la SFA, Nichol Elisabeth.
"Nous voulons rassembler les transformateurs et les exportateurs" a-t-il indiqué. Il s’est aussi réjoui du fait que l’association FBOA (Fishing Boat Owners Association) se réinvente et essaie de diriger les pêcheurs et les propriétaires des bateaux avec le but d’avoir une industrie disciplinée et une pêche responsable.
Nichol Elisabeth a par ailleurs, rappelé le dispositif du gouvernement concernant la pêche. "Nous essayons d’éduquer et de faire passer le message que ’moins c’est plus’", a-t-il encouragé. Selon ses dires, la pêche en quantité n’est pas nécessairement l’approche la plus rentable, alors il est mieux de pêcher les espèces de grande valeur.
Selon des données de la SFA, en 2019, les Seychelles ont exporté plus de 6 600 tonnes de poissons et de crustacés, injectant plus de 13 millions de dollars (environ 10 millions d’euros) dans l’économie du pays.
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