Le coco de mer, un arbre endémique des Seychelles, est en voie de disparition d’après l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Praslin, le deuxième archipel des Seychelles est le seul endroit où le coco de mer pousse naturellement. Bien que des efforts aient été entrepris pour assurer la protection de l’espèce, le braconnage demeure l’une des sources de menaces importantes qui favorise son extension. Le weekend dernier, 17 noix de coco de mer ont été pillées dans la vallée de Mai, un site classé patrimoine de l’UNESCO depuis 1983 et géré par la SIF, la Fondation des Îles Seychelles. Les braconniers ont déshabillé deux cocotiers de mers qui se sont retrouvés sans aucune noix. Notons qu’il faut en moyenne 8 ans pour qu’une noix de coco de mer arrive à maturité.
"Toutes ces années de dur labeur parties", a déploré un gardien de la SIF, Andrea Radegonde sur les propos du site seychellesnewsagency.com. Ces dernières années, la SIF, qui assure la gestion de la Vallée de Mai, a renforcé la sécurité de cette forêt endémique en y ajoutant le nombre d’agents. L’autre réserve importante de Praslin, le "Fond Ferdinand" avec une superficie de 122 hectares et de nombreux arbres endémiques, dont plusieurs cocos de mer a également été victime de destruction.
"Il y a trois mois, nous avons perdu 17 noix ", a annoncé le directeur du "Fond Ferdinand", Michel Gardette. Et de rajouter : "nous dépensons 85 mille roupies (environ 5,000€) par mois dans huit agents de sécurité pour patrouiller dans notre réserve" avant de terminer "c’est la seule façon que nous avons trouvée pour décourager les braconniers". Dans la réserve de "Fond Peper", une forêt située à proximité de la Vallée de Mai, les autorités ont également signalé d’autres incidents comme le vol de 22 noix de coco de mer depuis le début de l’année. D’après, Allen Cédras, le responsable de l’Autorité des Parcs Nationaux des Seychelles, (SNPA) un effort devrait être entrepris pour que cette espèce endémique soit protégée, car la coco de mer constitue la plus grosse graine au monde.
Cet incident n’a pas plu à de nombreuses sur les réseaux sociaux, notamment en faisant le rapport entre le braconnage et la foire culinaire de Praslin qui s’est déroulée au mois de septembre, où le coco de mer était pour la première fois présenté dans de nombreux plats de cuisine. "Je suis triste que des seychellois détruisent quelque chose qui fait partie de notre héritage" a regretté le ministre du Tourisme et de la Culture Alain St Ange. Ce dernier considère que le braconnage des cocos de mer est résulte de la forte demande de ce produit sur le marché international où "il coûte plus de 400$ (environ 316 euros) le kilogramme sur les marchés asiatiques". "La loi interdit de quitter le pays avec un coco de mer entier(sans permis), mais la loi n’interdit pas de posséder dans sa valise la noix de coco de mer en morceaux, il est très facile pour quelqu’un de se rendre à Singapour et d’obtenir une somme importante" a expliqué le ministre qui a conclu : "nous devons réfléchir ensemble pour voir comment mieux protéger cette ressource naturelle au même titre que l’environnement des espèces endémiques et de nos plages."