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Dans un communiqué offensif publié le 23 octobre, le Rassemblement national est revenu sur la visite d’Emmanuel Macron à Mayotte. Le parti extrême droite n’a pas hésité à accuser le chef de l’Etat d’avoir "menti aux Mahorais".
Après les propos de sa présidente sur l’inutilité du voyage d’Emmanuel Macron à Mayotte et à La Réunion, le RN s’en prend à la visite du président dans le 101e département. Le parti extrême droite a surtout mis l’accent sur les propos du chef de l’Etat concernant la hausse du budget dédié à la lutte contre l’immigration clandestine. D’après le communiqué offensif et parti, le gouvernement ne prévoit aucune augmentation, mais au contraire une baisse de 25%. "Le président de la République a donc menti aux Mahorais !", est-il indiqué dans le document relayé par Le Journal de Mayotte.
Dans le même communiqué, le Rassemblement National a de nouveau affirmé tout son soutien aux Mahorais, ainsi que sa détermination à lutter efficacement contre l’immigration clandestine. Dans cette perspective, le parti de Marine Le Pen propose la suppression du droit du sol et l’expulsion automatique des clandestins. Une suggestion qui s’oppose à la constitution, et que la droite a tenté d’amender à Mayotte. Finalement, c’est le sénateur Thani qui a fait en sorte que son amendement franchisse le Conseil constitutionnel, sans pour autant remettre trop en cause le principe d’unité de la République.
Le Journal de Mayotte appelle toutefois à prendre cette accusation avec du recul notamment concernant la formulation de l’accusation du RN. Selon la presse mahoraise, le communiqué du parti affirme une baisse de 25% du budget consacré à la lutte contre l’immigration d’après le projet de lois de finances pour 2020. Or, après consultation du projet de loi budgétaire, il a été constaté qu’en 2020, le budget dédié à l’immigration et l’intégration est en hausse de 200 millions d’euros. Le projet de loi finance pour 2020 stipule une baisse de la ligne précisément consacrée à la "lutte contre l’immigration irrégulière", mais une hausse du budget consacré au droit d’asile.
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