Plusieurs dispositifs devraient être pris en charge après les rixes et les violences de Dembéni, à Mayotte.
Le Journal de Mayotte rapporte que le général de gendarmerie, Philippe Leclercq, a apporté plus d’explication concernant les violences de Dembéni (Mayotte) mardi 4 février. "Nous avons pu disperser à plusieurs reprises les jeunes, mais des dégâts humains et matériels sont à déplorer", a signifié l’officier. Par ailleurs, 5 gendarmes mobiles sont blessés et une soixantaine de véhicules de particuliers dégradés, dont 8 incendiés. D’après lui, la majorité de ces individus sont mineurs, "80 % environ", certains sont scolarisés, d’autres non.
Différentes causes pourraient provoquer des affrontements, que ce soit une appartenance territoriale, un vol de vélo, un regard de travers. "Ce que j’appellerais une tragique simplicité de phénomènes récurrents", a-t-il détaillé. Depuis dimanche, le déploiement d’effectifs est conséquent, pourtant, les causes du phénomène ne sont pas connues par la gendarmerie "notamment les manquements dans l’éducation".
Durant ces rixes, un homme, candidat aux élections s’est retrouvé dans le coma, après son agression à Dembéni. Pourtant, aucun élu n’a condamné ces actes dans les 48h qui suivaient. Mercredi, le vice-président, Issa Abdou, a appelé à l’apaisement. De son côté, le préfet a alerté parents et élus pour prendre leurs responsabilités. D’ailleurs, il est le seul représentant de l’Etat occupant le terrain. Toutefois, l’exercice a ses limites : qu’en sera-t-il si toutes les bandes de jeunes de toutes les communes se mettent simultanément à saccager ? Le directeur de cabinet du préfet, Benjamin Constant, a mis en garde, mercredi 5 février que "lorsque nous serons dans le tout répressif, nous aurons perdu la guerre".
Face à cette situation chaotique de ce week-end, un conseil de sécurité exceptionnel a été tenu à la mairie de Dembéni. L’objectif est de trouver des solutions pour que cela ne se reproduise plus. Toutefois, les médias n’ont pas été autorisés à assister à cette réunion malgré l’accord préalable du maire, Ambdi Hamada. "Pas de médias, seul le préfet communique", a lâché le directeur de cabinet.
D’après les informations, plusieurs personnalités ont été présentes, à savoir le maire, la préfecture dont Benjamin Constant et le capitaine Chamassi, la vice-procureure, le général de gendarmerie, la brigade de lutte contre la délinquance juvénile.
En outre, d’autres responsables pédagogiques et sociaux y ont été également comme celui du Centre universitaire, de la Mission locale. Mais aussi, les chefs d’établissement de Dembéni et Tsararano, le chargé de mission de la ville, le transporteur Matis, la police municipale, des parents d’élèves de Tsararano et de Dembéni, et des associations.
Toutefois, des intervenants ont rapporté au JDM, les axes essentiels qui tournent autour de la prévention. Le CLSPD ou Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance, reste l’outil phare, car il doit réunir chaque mois, tous les acteurs de la prévention. Il y a quelques mois, la commune a réinvesti ce champ, mais elle n’a pas mis en place toutes les préconisations.
Plusieurs accords doivent être signés entre les différents participants. Une convention sur la participation citoyenne entre la mairie et la gendarmerie, ou encore une autre entre les chefs d’établissement et la mairie. Pour que le jeune reste sans rien faire après avoir subi une sanction disciplinaire, ce dernier accord lui permettre d’être pris en charge par les services techniques de la mairie le temps de son exclusion du collège ou du lycée. Ainsi, il n’aura pas le temps d’errer partout et de chercher à se venger.
Par ailleurs, un arrêté de couvre-feu vient d’être pris. Ainsi, la présence des mineurs non accompagnés au-delà de 20h est interdite, sinon les parents seront sanctionnés de payer 11 euros. En outre, un dispositif de rappel à l’ordre, amènerait aussi le jeune devant le maire. Enfin, les associations travaillant dans ce domaine, pourraient être également sollicitées pour accompagner individuellement les jeunes les plus difficiles.
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