Selon les dernières statistiques du ministère de l’Intérieur, Mayotte est beaucoup plus touchée par les violences conjugales qu’il n’y paraît.
Chaque année, le Haut Conseil à l’égalité (HCE) fait une enquête sur l’état du sexisme en France. Il remet ensuite le rapport au Premier ministre et au ministre chargé du droit des femmes. Le rapport relate le taux des victimes de violences conjugales, sexuelles et d’actes sexistes.
Selon les statistiques publiées par Interstats, relayés par le site lejournaldemayotte.yt, la hausse des chiffres s’explique par l’incitation à la libération de la parole des victimes et la mise en œuvre des premières mesures impulsées par le Grenelle des violences conjugales. Par ailleurs, les statistiques se sont appuyées sur les dépôts de plainte et sur l’enquête Cadre de vie et sécurité (CVS).
Marquée par le début de la crise sanitaire, l’année 2020 a enregistré 228 510 victimes de sexisme en France, soit une hausse de 8 % par rapport à 2019. 86 % des victimes de sexisme sont des femmes et 16 % des mineures. Il s’agit surtout d’infractions commises dans le cadre conjugal (71 %) et d’infractions à caractère sexuel hors cadre conjugal (28 %).
Le taux de femmes (15 à 64 ans) victimes de violences conjugales est supérieur à 8 pour 1 000 dans 10 départements, notamment La Réunion, la Guyane et la Guadeloupe. Le taux le plus élevé est enregistré en Seine-Saint-Denis (10,6 %).
Mayotte enregistre le plus faible taux de victimes de France, soit 3,9 %. Selon Le Journal De Mayotte, cela illustre un décalage entre les faits enregistrés après un dépôt de plainte et ceux qui ressortent de l’enquête de victimation CVS. En effet, cette dernière recense plusieurs violences sexuelles intrafamiliales, soit le double de celle observée en métropole.
Concernant les violences sexuelles non-conjugales, les forces de sécurité y ont recensé en moyenne un taux de 0,9 pour 1 000 habitants. "C’est en Guyane qu’il est le plus élevé, Paris arrivant en deuxième position", relate la même source.
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