Illustration - Sony Ibrahim Chamsidine/AP/SIPA
Le gouvernement a publié une étude consacrée aux victimes de violences conjugales. Aucun décès n’est à déplorer à Mayotte en 2020.
L’an dernier, 125 personnes sont décédées des suites des violences conjugales en France. Cette statistique a été publiée dans une étude diffusée par le gouvernement, rapporte Le Journal de Mayotte. Une baisse est constatée par rapport au chiffre de 2019 (173), mais cela représente tout de même un décès tous les trois jours en moyenne, selon le ministère de l’Intérieur.
Au niveau national, les tentatives d’homicide au sein du couple représentent près de 10% du total des tentatives d’homicide recensées.
Face à ce fléau, tous les territoires ne sont pas égaux, puisque 64 départements et collectivités d’outre-mer sur 107 (60 %) enregistrent au moins un mort.
Fort heureusement, aucun décès, lié aux violences conjugales n’est à déplorer à Mayotte qui fait partie des 43 départements et territoires à ne pas avoir enregistré de victimes l’an dernier. Selon la préfecture de l’archipel, la période de confinement en mai 2020, est considérée comme "un terreau favorable aux violences conjugales et intrafamiliales".
Dans les détails, les femmes sont les principales victimes de ces violences avec 102 décès en 2020 contre 146 en 2019, soit un recul de 30%. "Le nombre d’hommes victimes est de 23 contre 27 en 2019 (-15 %)", note l’étude.
Quant aux auteurs, ils sont majoritairement masculins, âgés de 30 à 49 ans, ou de 70 ans et plus, et qui n’exercent pas ou plus d’activité professionnelle. Le plus souvent, ils vivent en couple et de nationalité française. Les résultats de cette étude démontrent que la dispute et le refus de la séparation demeurent les principaux mobiles du passage à l’acte.
Malgré cette situation, la prise en charge de ces violences par la justice est toujours lacunaire, précise le journal. Effectivement, 67% des personnes décédées avaient signalé ces violences antérieures aux forces de sécurité intérieure et parmi elles, 75 % avaient déposé une plainte, ce qui représente 18 % du total des victimes féminines.
Pourtant, seuls 2 auteurs ont fait l’objet d’un contrôle judiciaire connu des forces de l’ordre et une victime faisait l’objet d’une ordonnance de protection.
La préfecture de Mayotte a rappelé que plusieurs outils de signalement sont à la disposition des victimes des violences conjugales.
Elle a ainsi cité, le 3919, accessible en permanence et les pharmaciens, relais de proximité pour les victimes. Selon ses dires, la collaboration avec les pharmaciens durant la crise sanitaire est opérationnelle à Mayotte grâce à la contribution de l’Ordre des pharmaciens.
Les 23 officines présentes sur l’île, ont reçu les informations nécessaires pour alerter les forces de l’ordre ou orienter les victimes vers les partenaires.
Pendant le confinement, le "119 Enfance en danger" et le numéro national d’urgence 114, destiné habituellement aux victimes sourdes et malentendantes, ont été mis à disposition de toutes les victimes de violences conjugales.
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