La police aux frontières de Mayotte a ouvert une enquête pour faire la lumière sur des suspicions de trafic de fausses attestations d’hébergement d’étrangers. Un adjoint de Kawéni serait impliqué dans cette affaire.
La police aux frontières de Mayotte (PAF) enquête actuellement sur un présumé
trafic de faux papiers. En clair, les policiers cherchent à faire la lumière sur un vaste réseau de falsification d’attestations d’hébergement, des documents demandés à tous les étrangers souhaitant se rendre sur l’île aux parfums par la voie légale.
Selon Mayotte Orange, un adjoint de Kawéni fait figure du principal mis en cause dans cette affaire, qui continue de faire tâche d’huile, impliquant certains élus locaux. Il y a quinze jours, une perquisition a été menée à la mairie de Mamoudzou et « le sénateur maire Abdourhamane Soilhi a même été entendu et ce, dans la plus grande discrétion à la veille d’un scrutin pour lequel il est candidat éligible », révèle le quotidien en ligne, reprenant une information signée France Mayotte Matin.
Le suspect numéro un, en charge d’archiver les documents des administrés du chef-lieu, aurait confectionné des attestations d’hébergement falsifiées, en utilisant les archives de la mairie auxquelles il a accès dans le cadre de ses fonctions. Pour chaque demande d’attestation d’hébergement émanant d’une personne étrangère, « il lui suffisait de piocher au hasard dans ses armoires et de remplir tous les papiers nécessaires en apposant l’identité, les coordonnées d’un hébergeur fictif. Le tout en imitant sa signature ou en la reproduisant grossièrement », relate Mayotte Orange.
Il s’agit d’une pratique frauduleuse perpétrée depuis 2010, alors que du côté de l’hôtel de ville, on nie toute implication dans cette affaire. Interrogé, le sénateur maire a réfuté avoir connaissance de ce prétendu trafic de faux papiers au sein de son administration.
Les fonctionnaires ont cherché un individu censé être hébergé chez lui, sans trouver personne. A la lumière de l’enquête, les policiers se sont rendus compte que le supposé hébergeur n’a jamais signé ni rempli un dossier d’attestation d’hébergement. D’ailleurs, la « signature qui était apposée n’était pas la sienne ». C’est ainsi que les enquêteurs ont été amenés à étendre leurs investigations, qui les ont menés jusqu’à la mairie de Mamoudzou.
Pour l’heure, l’enquête se poursuit pour tenter d’élucider cette affaire, qui pourrait tourner au scandale politico-judiciaire, à l’approche des élections municipales.