Un décret, publié mercredi 3 juillet, permet aux médecins diplômés en dehors de l’Union européenne d’obtenir une dérogation pour exercer à Mayotte.
Auparavant, les médecins étrangers devaient passer d’abord des épreuves de vérification des connaissances avant de pouvoir pratiquer à Mayotte. Les praticiens du CHM ont dénoncé cette mesure. Ce dispositif a changé avec la publication d’un décret concernant ce projet sur le Journal officiel, mercredi 3 juillet.
Ce texte permet aux médecins diplômés en dehors de l’Union européenne d’obtenir une dérogation pour exercer sur l’archipel, sans avoir à passer par les épreuves. L’Agence Régionale de Santé peut délivrer des autorisations de plein d’exercice aux professionnels de santé "ayant reçu un avis favorable de la commission territoriale d’exercice de leur spécialité".
Pour répondre au manque de professionnels de santé, ce système a été déjà instauré à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique. Ce dispositif a suscité l’inquiétude des médecins du CHM, rapporte Outre-mer la 1ere.
Thierry Lahalle, président du syndicat des praticiens hospitaliers à Mayotte, s’est exprimé sur le sujet. "On est quand même très étonné de voir ce décret passer, car il m’a semblé lors de la dernière réunion que nous avions tenue avec la communauté médicale, qu’il n’y avait pas de consensus sur notre volonté de voir ce projet aboutir, au contraire", a-t-il expliqué. Selon ses dires, ils vont se retrouver probablement avec des médecins qui ont échoué à cet examen et qui vont avoir le droit d’exercer à Mayotte, mais qui n’auront pas le droit de le faire à La Réunion ni en métropole.
Pour alerter sur le manque de soignant à Mayotte et demander des garanties face à ce projet, une manifestation a eu lieu le 10 juin dernier. "Si ces médecins arrivent, on demande un socle de médecins titulaires pour les encadrer, sur qui on puisse compter", a demandé Thierry Lahalle.
Il a indiqué que pendant des mois, on a parlé d’attractivité, on a trouvé une solution qui est un pis-aller. D’après lui, "c’est dommage qu’on n’ait pas d’abord favorisé des solutions pour attirer des médecins avec un diplôme français".
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