Une fois la nuit tombée, aucun véhicule de secours ne roulera à Mayotte. Le Samu de l’archipel a tiré la sonnette d’alarme à cause de la recrudescence de l’insécurité.
Le Samu de Mayotte a décidé qu’il n’engagera plus de véhicule de secours dès la nuit tombée. Cette mesure a été prise à cause de l’agression d’une de ses équipes dans la nuit du lundi 18 à mardi 19 décembre, rapporte CNews. Nora Oulehri, la directrice du Samu au Centre hospitalier de Mayotte (CHM) est revenue sur cette agression. Elle a raconté qu’une équipe du Smur (Structures mobiles d’urgence et de réanimation) en intervention dans le nord de l’île a été attaquée à 3h du matin par trois hommes. Ces derniers ont réussi à s’introduire dans la cabine de pilotage après avoir installé un barrage improvisé. "Si l’agression n’a pas fait de blessé, elle a causé une indéniable violence psychologique", a-t-elle souligné à la presse française.
Face à cette situation, la responsable a précisé avoir adressé un courrier prévenant la direction du CHM et à l’Agence régionale de santé (ARS). "C’est ma responsabilité d’engager ces humains et il n’est plus tolérable de risquer sa vie dans le cadre de ses fonctions. Plus personne ne sort à la tombée de la nuit, jusqu’à nouvel ordre", a-t-elle lancé.
Les soignants de Mayotte ont dénoncé une "situation (qui) se dégrade de jour en jour" dans une tribune publiée mardi et signée par plus de 800 personnes. Ils ont écrit que leur quotidien est dicté par une délinquance sévissant en toute impunité dans une situation quasi insurrectionnelle en reprochant l’absence de réponse des services de l’Etat. "Aujourd’hui nous ne tenons plus le coup, nous risquons notre vie, sans espoir ni perspective d’amélioration", ont-ils martelé.