Lundi 10 avril, les Comores ont demandé au gouvernement français de renoncer à une prochaine opération d’expulsions, d’arrestations, et de destruction de logements illégaux, prévue à Mayotte.
Sur fond de crise migratoire, Mayotte, département français de l’Océan indien, est gangrené par la violence. L’opération a été baptisée ’Wuambushu’, soit ’reprise’ en mahorais. Elle a été conçue par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, et validée par Emmanuel Macron. C’est le 20 avril qu’elle devrait commencer, soit à la fin du ramadan. Les migrants qui habitent les bidonvilles visés sont en majorité des Comoriens.
Un communiqué de la présidence comorienne, publié lundi et relayé par les médias français comme BFMTV, fait savoir : "le gouvernement comorien a appris avec étonnement la nouvelle du maintien du projet gouvernement français (...) visant à procéder, dans l’île comorienne de Mayotte, à la destruction de bidonvilles, suivies de l’expulsion de tous leurs occupants sans-papiers, vers l’île d’Anjouan".
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Le 5 avril dernier, des organisations de la société civile comorienne ont fait un point de presse pour évoquer un "massacre à venir". "Nous comptons saisir les organisations internationales pour les informer du massacre que la France veut perpétrer sur l’île comorienne de Mayotte", avait dit Youssouf Attick Ismael, président du Comité Maore.
Pour sa part, le président de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme, Jean-Marie Burguburu, a écrit au ministre de l’Intérieur et des Outre-mer pour lui demander également à "renoncer" à ce projet. Selon lui, il y a un risque d’"aggravation des fractures et des tensions sociales dans un contexte déjà très fragilisé".
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