La ministre des Outre-mer a fait un bilan du plan pour Mayotte, un an après son lancement. Annick Girardin a appelé les Mahorais à ne pas se satisfaire de ce qui a déjà été fait.
Le plan pour Mayotte, décliné en 53 points, a été lancé depuis un an pour sortir le département de la crise l’ayant paralysé depuis des mois. Annick Girardin a dressé dans la soirée de dimanche 21 avril un premier bilan positif de cette feuille de route. Cette dernière avait été faite avec le concours des élus et partenaires sociaux.
"En un an, beaucoup a été réalisé, mais ce n’est pas assez (…) Certaines actions sont abouties, d’autres sont en cours, d’autres enfin sont encore non-engagées", a reconnu la ministre des Outre-mer, confirmant une information du Journal de Mayotte.
Si des moyens sont en attente pour lutter contre l’immigration clandestine en mer à Mayotte, Annick Girardin a toutefois annoncé que certains moyens sont déjà là. La ministre a entre autres cité les quelque 170 policiers et gendarmes supplémentaires, la création de la Compagnie départementale d’intervention, de la brigade cynophile et celle de prévention de la délinquance juvénile ou encore les deux intercepteurs et la brigade de Koungou.
"Les moins de 9% de délinquance annoncées la semaine dernière veulent dire qu’il y a des gens qui sont au boulot", a-t-elle ajouté.
Une somme de 192 millions d’euros a été débloquée pour les infrastructures de santé, dont 172 millions d’euros pour la construction d’un nouveau site du CHM, prévue ouvrir en 2027. La ministre des Outre-mer a affirmé que les constructions, CHM ou écoles, sont les points qui prennent le plus de temps. D’ici 2025 en effet, il devrait être livré 67 réfectoires et 400 logements sociaux.
Pour combler le manque de médecins à Mayotte, 30 postes de médecins spécialistes ont été créés sur le territoire, note le journal de Mayotte. "Il y a déjà des mesures d’attractivité, mais tout le monde ne connaît pas l’ouverture de ces postes", a analysé la ministre en indiquant que la presse devrait parler beaucoup plus de qui va attirer ces experts à vivre à Mayotte.
Environ 300 postes ont été créés en 2018 dans l’éducation nationale. Malheureusement, ils ne sont pas tous pourvus, a regretté Annick Girardin.
Selon la ministre, les marchés publics et de dossiers de fonds européens sont un autre problème à Mayotte. Elle a cependant indiqué qu’une cellule d’appui en ingénierie sociale devrait être créée d’ici le mois de septembre 2019. "Ce n’est pas un problème de moyens, mais un problème d’ingénierie pour que les projets sortent de terre", a-t-elle fait savoir.
Annick Girardin a rappelé que des techniciens de haut vol ont déjà été recrutés à la préfecture. Chargés d’appuyer les collectivités locales, ils sont sous l’autorité du sous-préfet aux affaires régionales. Ils ont pour tâche d’aider le département à monter les dossiers européens.
En outre, six postes de cadres seront créés d’ici septembre. "Pour dénicher ces profils bien spécifiques, la préfecture pourrait s’éloigner de la fonction publique classique et recruter des contractuels", a-t-elle souligné.
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