Depuis le lundi 28 août, les habitants de Mayotte ont accès à l’eau courante un jour sur trois. Selon les autorités, les coupures vont durer 48 heures toutes les 24 heures.
Mayotte, confrontée à une sécheresse prolongée, fait face à une situation désespérée en matière d’accès à l’eau potable. Les infrastructures locales, d’une capacité maximale de 38 000 m3, ne parviennent plus à répondre à la demande quotidienne de la population d’environ 40 000 m3. Depuis plusieurs mois, l’eau potable est rationnée pour les 300 000 habitants de Mayotte, avec une distribution réduite à un jour sur trois à partir de ce lundi. Des coupures d’eau de 48 heures toutes les 24 heures sont désormais la norme. Dans un effort pour atténuer cette crise, le préfet en charge de la gestion de cette crise a dévoilé une série de mesures urgentes, rapporte Le Parisien.
Gilles Cantal, préfet chargé de la mission "eau", a annoncé la mise en place de mesures pour améliorer la situation à court terme et à moyen terme. Il a mentionné l’arrivée imminente de "petits osmoseurs" capables de produire 60 à 70 m3 d’eau par jour par dessalement de l’eau de mer, principalement pendant la période critique d’octobre à novembre. L’installation d’un osmoseur de grande capacité est prévue entre ces mois, avec un investissement de 8 millions d’euros. Celui-ci produira 1 000 m3 d’eau par jour et sera opérationnel d’ici la fin de l’année. En parallèle, des travaux sur les canalisations et la mise en place d’une liaison entre les principales îles de Mayotte sont planifiés pour améliorer la distribution de l’eau et faciliter le partage de la production de dessalement entre les îles. Des efforts sont également en cours pour identifier de nouvelles sources d’eau par le biais de forages et pour réduire les pertes dans le réseau, qui actuellement atteignent un tiers de la production.
À plus long terme, une deuxième usine de dessalement sera mise en œuvre à Ironi Bé, au sud de Mamoudzou. De plus, le projet d’une troisième retenue collinaire demeure d’actualité malgré les négociations foncières en cours. Alors que les habitants pourraient être tentés de rechercher des sources alternatives d’eau, l’agence régionale de santé prend des mesures préventives en renforçant ses contrôles et sa veille sanitaire. Une campagne de vaccination contre la fièvre typhoïde a été lancée, et la surveillance de maladies telles que l’hépatite A, la poliomyélite et le choléra est renforcée. L’objectif est d’éviter que la crise de l’eau ne se transforme en crise sanitaire, comme l’a souligné le directeur général de l’agence régionale de santé, Olivier Brahic.
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