Malgré la précarité observée dans le département de Mayotte, une hausse des naissances pourrait être recensée cette année, puisqu’à la fin du mois de novembre, 9 913 nourrissons ont vu le jour sur l’île.
Au total, 9 913 naissances ont été recensées à la fin du mois de novembre à Mayotte. Malgré les difficultés ainsi que la précarité caractéristique du département, ce chiffre pourrait dépasser les 10 000 naissances en 2021. Selon Mayotte Hebdo, il s’agit d’un record, car 30 nourrissons par jour sont nés sur le 101e département en novembre, et plus de 1 000 naissances sont enregistrées par mois en mars, avril et mai. En moyenne, 4,2 enfants ont vu le jour au Centre hospitalier de Mayotte, contre 1,8 en Métropole.
Les parents sont plus jeunes sur l’île avec un âge moyen de 25 ans à la naissance du premier enfant. Par ailleurs, 7% des pères l’ont été alors qu’ils étaient encore mineurs. Concernant le nombre d’enfants désirés, les femmes mahoraises, enquêtées par l’Insee, veulent 5 enfants en moyenne, alors que les hommes en veulent 7.
Cette différence est également constatée dans le domaine de la contraception, qui est considérée féminine sur le territoire. La religion est le dernier facteur, puisque le quart des hommes interrogés ont répondu "c’est Dieu qui donne". "Il y a aussi cette conception de la naissance régie par la foi, la croyance en Dieu", a confirmé Mlaili Condro, docteur en sciences du langage.
Selon le spécialiste, cette conception sur la foi ne fait pas l’unanimité. Elle n’est acceptée que par une catégorie de la population d’un certain âge. Effectivement, les nouvelles générations ne souhaitent pas avoir plusieurs enfants. A Mayotte, les 18-25 ans se limitent à 3 bébés, contre 2,4 en métropole. Par ailleurs, l’enquête MFV-Mayotte de l’INED (Institut national des études démographiques) et de l’Insee, prouve que l’âge souhaité du premier enfant croît avec le niveau d’études.
Les personnes interrogées ont avancé de nombreuses raisons concernant le fait d’avoir beaucoup d’enfants. Ainsi, 59% d’entre elles ont indiqué qu’il s’agit d’un soutien dans la vieillesse, l’aide au travail (40%), la solidarité des grandes familles (39%), l’affirmation de soi (21%) ou encore les allocations (4%). Alors que 21% des Mahorais ne trouvent "aucun avantage" à faire des enfants, 1% fait un enfant pour leur épanouissement personnel, d’après les chiffres, rapportés par le journal.
Mlaili Condro a considéré que ces réponses sont pragmatiques. "Je vais certainement vieillir, avoir des difficultés. Il vaut donc mieux avoir quelqu’un avec soi, dans une société où le système social n’est pas performant", a-t-il expliqué.
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