Une ex-ministre PS élue à La Réunion, des candidats LREM battus à Mayotte, un équilibre maintenu en Nouvelle-Calédonie avant le référendum sur l’indépendance : voici ce qu’il faut retenir du second tour des municipales en Outre-mer, selon les premiers résultats.
Compte tenu du décalage horaire, plusieurs territoires (Guadeloupe, Martinique, Polynésie) découvriront leurs résultats tard dans la nuit.
Les électeurs de Guyane ne se sont pas rendus aux urnes, le second tour ayant été annulé à cause de l’épidémie de coronavirus. Pas de second tour non plus à Saint-Pierre et Miquelon, où le maire de Saint-Pierre a été élu dès le premier tour, tandis qu’il n’y avait pas de candidat pour Miquelon.
Enfin les habitants de Saint-Martin et Saint-Barth aux Antilles ou encore Wallis-et-Futuna dans l’océan Pacifique ne votent pas, car ils n’ont pas de communes, et donc pas de maires.
Les indépendantistes, qui voulaient faire du vote un +tremplin+ avant le deuxième référendum sur l’indépendance le 4 octobre, conservent leur portefeuille de 19 communes sur 33. Ils réussissent en revanche leur pari d’entrer ou de conforter leur présence dans les conseils municipaux de Nouméa et de sa banlieue, villes acquises à la droite.
Après la réélection le 15 mars de Sonia Lagarde (droite, SE) à Nouméa, les trois communes du Grand Nouméa – Dumbéa, Mont-Dore et Païta – ont elles aussi réélu les sortants, tous affiliés à la coalition non indépendantiste au pouvoir, l’Avenir en Confiance.
Sévèrement battu lors des provinciales de 2019, le parti de centre droit Calédonie ensemble (CE) poursuit sa déconfiture, avec une défaite emblématique à La Foa, remporté par Nicolas Metzdorf, ex-membre CE.
Côté FLNKS, la rivalité entre ses deux principales composantes tourne à l’avantage de l’Union Calédonienne au détriment du Palika. L’UC remporte la ville de Koné, chef-lieu de la province nord, ainsi que l’île d’Ouvéa. Mais Paul Néaoutyine, président de la province nord et homme fort du Palika, garde le fauteuil de maire de Poindimié, qu’il occupe depuis 1989.
Plusieurs communes tenues par la droite et apparentés sont tombées dans l’escarcelle de la gauche, qui se maintient dans tous ses bastions.
Avec 58,74% des voix, la députée PS et ex-ministre Ericka Bareigts, 53 ans, a largement battu Didier Robert, président divers droite du conseil régional (41,26%).
C’est la première fois qu’une femme est élue maire du chef-lieu de La Réunion. Au total, elles sont quatre à avoir conquis ou reconquis l’une des 24 mairies de l’île. Ce qui est une première.
A 70 ans, la députée divers gauche Huguette Bello a été largement élue maire de Saint-Paul (61,5%) face au divers droite Alain Bénard (38,5%). Elle avait déjà occupé ce poste de 2008 à 2014.
Arrivée récemment en politique, Juliana M’Doihoma, 35 ans, (divers droite) a été élue maire de Saint-Louis (sud) avec 42,3% des suffrages, tandis que Vanessa Miranville (SE) maire sortante de la Possession, (ouest) retrouve sans difficulté son siège avec 64,8 % de voix.
Un peu plus de la moitié de l’électorat s’est déplacé aux urnes (54,16%).
Les Mahorais se sont déplacés en masse pour voter, avec un taux de participation à plus de 70%, alors que le coronavirus continue de circuler activement dans l’île, toujours sous état d’urgence sanitaire.
Dans la commune chef-lieu Mamoudzou, le maire sortant Mohamed Majani, soutenu par La République en Marche, est battu par le LR Ambdilwahedou Soumaïla, avec plus de 41% des voix.
Autre candidate investie par LREM, la maire sortante de Chirongui (sud), Hanima Ibrahima Jouwaou, est également battue par un candidat LR, Andhanouni Saïd. A Mtsamboro, le candidat LREM arrive également en 3e position.
Au total, les Républicains se retrouvent dans sept majorités, sur les 17 communes qu’il fallait renouveler. Le Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM, parti centriste), est présent dans cinq majorités.
Plus aucune femme n’est élue maire à Mayotte.
(source : AFP)