La députée Yaël Braun-Pivet est en visite de terrain à Doujani (Mayotte). Elle a conclu que le problème de la migration y irradie toutes les politiques publiques.
La présidente de la commission des Lois, Yaël Braun-Pivet est en visite de terrain à Mayotte. Elle y était avec ses vice-présidents Stéphane Mazars et Philippe Gosselin, ainsi que Damien Chamussy, chef du secrétariat de la commission des Lois. Des habitations de fortune, des maisons en tôle, des fils électriques à raser les têtes, puis la grande route de la Carrière, et d’autres cases construites sur une pente atteignant 50% ont attiré l’attention de la délégation. Damien Chamussy a été présenté par la suite au capitaine Chamassi. "Vous avez quasiment un homonyme !", a remarqué la député. Le capitaine Chamassi conduit un groupe de gilets jaunes. Il est venu dans ce quartier dans le but de résoudre un problème causé par une intervention mal-interprétée.
De son côté, l’architecte mahorais Attila Cheyssial a ensuite clarifié qu’un millier d’individus répartis dans 240 familles habitent dans ce quartier. Ce sont les chiffres rapportés lors de son dernier passage. "Parce que là, les cases que vous voyez sont des nouvelles constructions d’il y a quelques jours, nous n’avons pas pu les empêcher", a-t-il regretté. Selon l’enquête menée par l’EPFAM ou Etablissement public foncier et d’aménagement de Mayotte, ces familles sont souvent des mères célibataires, anjouanaises, avec des enfants régularisables. Grâce aux ventes des productions vivrières et de bourses de l’éducation nationale. Elles gagnent au total 200 euros par mois.
Des habitations sont construites en suspension au-dessus de la rivière. Cela avait vraiment étonné la délégation car ces gens vivent en péril, et le danger est imminent. Des cases sur pilotis s’élèvent, avec une partie de village tenant sur des pneus en à-pics pouvant s’effondrer de temps à autre. La gestion de ce terrain a été transférée à la mairie de Mamoudzou récemment. Cependant, la police municipale n’avait pu rien faire face à ces constructions illicites, a déploré Thoihir Youssoufa, le Directeur général des services de cette entité.
Les membres de la délégation de la commission des lois étaient totalement ébahis à la suite de leur visite à Mayotte. Face à l’état de l’île, chacun se demandait "qu’a fait la France depuis toutes ces années pour Mayotte ?". Car en connaissant bien l’outre-mer, elle trouve toutefois que Mayotte est un département extrêmement spécial. "Le problème migratoire rend minimes toutes les politiques publiques, que ce soit l’habitat, la scolarisation, la santé", a signifié la député.
Devant ce fait, Yaël Braun-Pivet a rassuré la population que la République ne les oublie pas. "Je veux dire aux élus et habitants que nous sommes présents, à leur côté", a-t-elle martelé. En matière de solutions, elle a affirmé que les amendements ont été votés. Mais la loi n’est pas la seule solution au problème de la migration. "Il faut une politique d’interception forte, et mettre en œuvre toutes les solutions dans ce domaine", a-t-elle confié.
Une rencontre avec différents associations humanitaires a été effectuée auparavant. On pouvait citer l’ACFAV, l’Association pour la Condition Féminine et l’aide aux victimes, mais aussi l’Association Espoir et Réussite présidé par Tony Mohamed. Cette association donne des cours de français et de math aux jeunes non scolarisés de 7 à 20 ans avec l’aide de la Commissariat général à l’égalité des territoires ou .CGET.
Durant les quelques jours de visite à Mayotte. Les députés ont aussi rencontré les collectifs de défenses des citoyens. Ce collectif a été notamment à l’origine du blocage du bureau des étrangers : "La situation est tendue, c’est pourquoi nous devons avoir une parole apaisante". Ils ont conclu qu’ils n’ont pas le droit de juger car les politiques métropolitains ne connaissent pas le territoire. Toutefois, le déplacement effectué par ces députés à est déjà un bon signe que Paris prend conscience de la situation.
(Source : Actu Mayotte)