Le cyclone Chido, qui a frappé Mayotte avec une violence inédite il y a treize jours, a plongé l’archipel dans une crise humanitaire et logistique majeure. François-Xavier Bieuville, le préfet de l’archipel, évoque un quotidien "extrêmement difficile" pour les Mahorais.
Treize jours après le passage du cyclone Chido, Mayotte lutte encore contre les conséquences d’une catastrophe sans précédent. Avec des vents dépassant 220 km/h, cette tempête, la plus puissante en 90 ans, a laissé derrière elle 39 morts, un bilan humain encore provisoire, et d’immenses dégâts matériels. Les bidonvilles, où vivent plus de 100.000 personnes en situation irrégulière, ont été particulièrement touchés.
Les problèmes d’électricité, d’eau et d’approvisionnement alimentaire compliquent encore le quotidien des habitants. "Nous avons encore des problèmes d’électricité, d’alimentation en eau et d’acheminement de denrées alimentaires", a affirmé le préfet du département François-Xavier Bieuville ce vendredi 27 décembre sur Europe 1. Un hôpital de campagne, installé au stade de Cavani à Mamoudzou, soigne près de 200 blessés par jour, mais les besoins restent considérables. L’isolement géographique de Mayotte, située à 1.400 km de La Réunion, complique l’acheminement des secours.
Plusieurs responsables politiques se succèdent sur place pour soutenir les Mahorais. Après la visite d’Emmanuel Macron et de Bruno Retailleau, François Bayrou, accompagné de cinq ministres, est attendu sur l’archipel. Ces déplacements visent à évaluer les besoins et répondre à la colère des habitants, exacerbée par la lenteur des réponses apportées. François-Xavier Bieuville a qualifié de "totalement légitime" la venue, dimanche et lundi prochains, de François Bayrou dans l’archipel.
Le cyclone a également mis en lumière la fragilité structurelle de Mayotte, accentuée par l’immigration illégale en provenance des Comores. Malgré la catastrophe, les opérations de lutte contre l’immigration clandestine ont repris. Le gouvernement envisage de durcir les mesures, considérant cette question comme un obstacle majeur à la reconstruction durable de l’île.