La soirée du samedi 18 novembre a été particulièrement agitée pour les résidents de Ouangani, marquée par des tirs de grenades lacrymogènes et le bruit persistant des pales de l’hélicoptère de la gendarmerie. Par ailleurs à Passamainty, des émeutes ont éclaté.
Les résidents de Ouangani se sont retrouvés piégés, confrontés à des barrages érigés à divers points d’accès, entraînant des actes de saccage et même des incendies de nombreuses voitures. Le Journal de Mayotte s’est entretenu avec le colonel Casties, commandant en second de la gendarmerie. "Ce n’est pas une énième guerre entre bandes", affirme-t-il. "Nous étions en présence d’une envie d’en découdre, entre eux et contre nous, avec des jets de pierre qui visaient la tête des gendarmes". Il était dans l’hélicoptère resté en stationnaire une grande partie de la nuit : "avec le phare de recherche et les jumelles à vision nocturne, nous suivions les déplacements des 50 à 10 émeutiers, extrêmement mobiles, qui ont jeté des pierres sur une vingtaine de véhicules qui ont eu les vitres brisées".
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Des émeutes ont également éclaté à Passamainty, liées à la démolition de cases en tôle en cours de construction par le maire, agissant en vertu du délit de flagrance qui lui donne le pouvoir de les démolir dans les premières heures de leur édification. Ambdilwahedou Soumaila a réagi. L’élu condamne les actes de violence et appelle au retour au calme, exprimant sa gratitude envers les parents qui ont récupéré leurs enfants pour mettre fin à ces violences urbaines. En revanche, l’édile rappelle aux parents dont les enfants sont impliqués dans de tels actes que, en tant qu’exerçant l’autorité parentale, ils sont "solidairement responsables" des dommages causés par leurs enfants mineurs résidant avec eux, conformément à l’article 1242 du Code civil.
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