clandestins interceptés au large de Mayotte - SIPA
Une importante affaire a été dévoilée ce jeudi par le procureur de La République de Mayotte Camille Miansoni. Un réseau de passeurs constitué d’au moins huit personnes a été démantelé. Et parmi les suspects : deux policiers de la PAF (Police aux Frontières) sont impliqués. Ils sont tous suspectés d’avoir aidé des clandestins à rejoindre Paris ou La Réunion. Mis en examen, ils ont tous été placés en détention provisoire.
Le procureur de La République de Mayotte - Camille Miansoni - a tenu à réunir la presse ce jeudi car un réseau de passeurs de clandestins a été démantelé. L’opération a eu lieu samedi dernier et au total : 8 personnes ont été interpellées dont sept à Mayotte et un complice en métropole.
Les 7 suspects interpellés à Mayotte ont été mis en examen pour corruption active et passive et aide à l’entrée et au séjour de personnes en situation irrégulière en bande organisée.
Le complice arrêté en métropole est en cours de transfert à Mayotte où il sera présenté au juge d’instruction chargé de l’enquête.
Huit personnes "sont ou vont être mises en examen" dans cette affaire dont "une tête de réseau à Lyon", a précisé le procureur Camille Miansoni.
D’après les premiers éléments de l’enquête : des agents de la police aux frontières travaillant à l’aéroport de Mayotte "facilitaient le passage (…)" de clandestins munis de pièces d’identité "ne leur appartenant pas", afin qu’ils puissent se rendre en métropole ou à La Réunion, a expliqué le procureur.
Le procureur de La République souligne qu’une instruction est ouverte afin de "déterminer l’ampleur du réseau".
Dans cette affaire, deux adjoints de sécurité de la police aux frontière (PAF) sont mis en examen pour "aide à l’entrée ou au séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée" ainsi que "corruption passive".
Ce réseau était composé d’une autre personne chargée de "trouver (…) des candidats au voyage" mais aussi "loueurs de pièces d’identité". En clair : les documents utilisés étaient de vraies pièces d’identité "prêtées" par des complices.
"Il y a des milliers d’euros en jeu, (…) c’est un véritable business", a dénoncé Camille Miansoni.
"Les passagers payaient entre 4 000 et 5 000 euros pour se voir fournir une pièce d’identité et obtenir un passage facilité aux contrôles de police".
Les passeurs encourent jusqu’à dix ans d’emprisonnement