Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a envoyé une correspondance aux maires impliqués dans les opérations d’évacuation et de démolition de quartiers d’habitations illicites et insalubres à la toute fin de l’année précédente, conformément à la loi ELAN. Bien que le bilan de l’année 2023 indique que l’objectif n’a pas été pleinement réalisé, le préfet est optimiste quant à sa réalisation dans les semaines à venir.
En 2023, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, avait fixé l’objectif de démolir 1 000 habitations insalubres à Mayotte. Cependant, selon le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, seulement 701 cases ont été détruites jusqu’à présent, avec 512 personnes acceptant les logements proposés. Douze opérations de démolition ont eu lieu dans des zones à forte densité d’habitats illicites, dont Mamoudzou, Koungou, Dzaoudzi-Labattoir et Bandrélé, rappelle Le Journal de Mayotte.
Pour le premier semestre 2024, trois opérations de démolition sont prévues à Mamoudzou et à Bandrélé. Six autres opérations sont planifiées dans des communes telles que Ouangani, Koungou, Sada, Mamoudzou, et Bandraboua avant la fin du premier semestre. D’autres opérations, dont certaines à Dembeni, Bandraboua, Tsingoni, Kani-Keli, et Mamoudzou, sont également en préparation, avec une estimation totale de plus de 1 500 démolitions en 2024, selon le préfet.
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Le préfet de Mayotte assure avoir mobilisé des moyens considérables pour préparer les opérations d’évacuation et de démolition, avec la création de 300 nouvelles places d’hébergement. Les démolitions, menées en vertu de la loi ELAN, nécessitent la démonstration du caractère insalubre et l’obtention de l’autorisation des propriétaires fonciers. Le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, souligne la différence entre les opérations de la loi ELAN et celles de la résorption de l’habitat insalubre (RHI), notant que la procédure de la loi ELAN vise à libérer du foncier pour des logements spécifiques.
Cependant, il met en garde contre le déplacement du problème, soulignant le besoin de vigilance pour éviter la reconstruction de logements précaires. Le préfet souligne également l’impératif de développer le parc d’hébergements temporaires pour accompagner les familles éligibles hors des bidonvilles, assurant ainsi la continuité des démolitions à venir.
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