En plus des opérations précédentes, une nouvelle vague de destruction de logements insalubres a été entreprise dans un petit bidonville du nord-est de l’île, principalement occupé par des migrants en situation irrégulière, originaires des Comores voisines.
Ces mesures, regroupées sous le nom de "Wuambushu" (signifiant "reprise" en mahorais), visent à améliorer la sécurité et les conditions sociales sur l’île.
Les autorités veillent à ce que chaque résident ait évacué les lieux en effectuant une inspection préalable pour éviter tout problème ou acte de rébellion. Sous la supervision du général Olivier Capelle, directeur de la gendarmerie de Mayotte, 80 gendarmes ont été déployés dans la commune de Koungou, plus précisément dans le quartier de Barakani. Selon les informations de la préfecture, le quartier informel, qui comptait initialement 80 cases en tôle, est réduit à une dizaine de logements qui sont actuellement en cours de destruction.
Le préfet Thierry Suquet a annoncé qu’un renfort de plus de 400 policiers et gendarmes supplémentaires est toujours présent sur l’île. Il a précisé que les escadrons de gendarmerie, ainsi que la CRS8 et des renforts de la police aux frontières, ont pris le relais des forces qui venaient de partir.
Bien que critiquée par certaines associations comme étant une mesure "brutale" et "antipauvres", qui viole les droits des migrants, cette opération bénéficie du soutien des élus locaux et d’une grande partie de la population mahoraise. Dans le quartier de Barakani, ce sont les habitants eux-mêmes qui ont démonté leurs habitations, récupérant les matériaux qui ont une grande valeur sur l’île. Ainsi, des tas de tôles, de bois et de bassines en plastique jonchent les lieux. Avant de procéder à la destruction des logements restants, une entreprise spécialisée s’occupe du déblaiement. Ce chantier devrait se poursuivre jusqu’à mercredi. Parmi les 20 familles qui vivaient dans ce quartier situé sur une colline avec vue sur la mer, seulement un tiers était en situation régulière. À ce jour, aucune de ces familles n’a été relogée, bien qu’il y ait eu des recours et des propositions de relogement. Les autorités prévoient la construction d’une station d’épuration à la place de ce quartier, avec des travaux qui débuteront la semaine prochaine.
En plus de cette opération, la préfecture a émis sept autres ordonnances de démolition de quartiers informels, notamment à Petite-Terre et à Hamouro. Le préfet a indiqué que de nouveaux périmètres sont en cours d’examen suite aux demandes croissantes des maires. Mi-mai, il avait été annoncé que l’État prévoyait de détruire, dans les prochains mois, environ "1000 cases identifiées" comme étant des logements insalubres à Mayotte.