"On va vous tuer demain". Cette menace de mort a été gravée sur la voiture de la conseillère départementale Mariame Saïd Kalame à Mayotte. Un message a été également laissé sur le répondeur de son fils de 13 ans.
Mardi 6 février en fin d’après-midi, Mariame Saïd Kalame, conseillère départementale de Sada-Chirongui (Mayotte) a découvert une menace de mort, gravée sur sa voiture personnelle en panne. "On va vous tuer demain", a indiqué le message. Cette menace intervient alors que l’archipel est secouée par des blocages contre l’insécurité grandissante et l’immigration.
Contactée par Le Journal de Mayotte, l’élue a noté que "l’orthographe était parfaite avec la bonne conjugaison". "Cela m’étonnerait donc que ce soit un jeune qui ait écrit cela, car en très grande majorité, ils ont une maîtrise de l’orthographe approximative, quand ils en ont une !", a-t-elle expliqué.
Selon ses dires, il s’agit clairement de l’intimidation, car ces faits se sont produits au moment où son fils de 13 ans était seul à la maison. "C’est lui qui a découvert ma voiture endommagée en allant chercher ses baskets dans le jardin", a-t-elle continué.
Outre cette menace de mort inscrite sur sa voiture, Mariame Saïd Kalame a également reçu un appel en numéro masqué. "Quand j’ai répondu, une petite fille semblait être en train de babiller au téléphone. J’ai donc raccroché, croyant à une erreur", a-t-elle raconté. Pourtant, le numéro a ensuite rappelé, mais elle n’a pas répondu en étant occupée avec la police municipale. Ainsi, il a appelé sur le portable de son fils tout en laissant un message vocal sur son répondeur. "Il disait qu’il allait mettre le feu à ma maison dès ce soir", a-t-elle précisé. Les gendarmes ont souligné qu’il s’agissait d’une voix créée avec un logiciel informatique.
La conseillère départementale a alerté les gendarmes qui se sont rapidement dépêchés sur les lieux. Une enquête a été ouverte. En considérant la gravité de la situation, les forces de l’ordre ont proposé de l’héberger ainsi que sa famille à la gendarmerie, mais elle a refusé, malgré sa terreur. "Il était hors de question que je cède à l’intimidation ! ", a-t-elle lancé.
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