A l’occasion de la célébration de la journée internationale des sages-femmes ce mercredi 5 mai, ces dernières ont décidé de se faire entendre à Mayotte.
La journée internationale des sages-femmes est célébrée ce mercredi 5 mai. A Mayotte, ces dernières ont décidé de faire la grève à cette occasion, pour se faire entendre. Des revendications ont été ainsi énoncées : des salaires à la hauteur des actes médicaux, et la reconnaissance du caractère médical du métier. Elles dénoncent également plusieurs défaillances comme l’insuffisance d’effectifs, le manque de mobiliers, de salles d’accouchement, et de lits pour les hospitalisations.
Invitée au Journal de Mayotte, Cloé Mandard, présidente de l’ordre des sages-femmes de Mayotte, a apporté plus d’explications.
La journée internationale des sages-femmes, instaurée depuis 1992 par l’OMS, a pour objectif de mettre en lumière la profession dans le monde entier. Selon la présidente, elle est très suivie en France via l’ordre des sages-femmes.
Pour marquer cette journée, un mouvement de grève a été lancé par les syndicats. Elle a toutefois assuré qu’il n’y aura aucune incidence sur la prise en charge des patientes, car elles resteront présentes.
Interrogé sur le nombre des sages-femmes à Mayotte, la présidente a indiqué qu’à l’heure actuelle, 170 personnes pratiquent ce métier, dont 6 hommes. Elles sont inscrites dans 3 secteurs différents : 18 dans le secteur territorial, c’est la PMI, 29 exerçant en libéral au sein des cabinets, dont 10 maintiennent aussi une activité hospitalière. Au total alors, 130 à 140 sages-femmes travaillent au CHM dont 3 sont détachées.
Outre le fait d’assurer le suivi de grossesse et les naissances, les sages-femmes ont également un rôle de prévention, qui n’est pas très reconnu, selon Cloé Mandard. Entre autres, elle a cité le suivi gynécologique des femmes en bonne santé, le dépistage du cancer du col de l’utérus par le biais du frottis. Elles peuvent aussi prescrire l’ensemble des moyens de contraception, une mission qui leur est dédiée exclusivement au sein du centre hospitalier et dans chaque centre périphérique. Il y a également l’échographie, notamment celles qui sont recommandées aux 1e, 2e et 3e trimestres, ainsi que la vaccination de la femme et du bébé .
Au micro de JDM, la présidente a expliqué que les sages-femmes sont une profession médicale, et non paramédicale, au même titre que les médecins. Avant d’être diplômées d’Etat, elles ont fait 5 années d’études après une année commune de première année de santé. Les sages-femmes ont de ce fait, le droit de prescrire des médicaments, des examens médicaux, et d’arrêt de travail. "Dans 4 maternités périphériques à Mayotte, le seul personnel médical présent, ce sont les sages-femmes, il n’y a pas de gynécologue ou de réanimateur anesthésiste.Et cela se passe très bien !", a signifié Cloé Mandard.
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