Lundi 10 juin, une cinquantaine de médecins du Centre Hospitalier de Mamoudzou (CHM), à Mayotte, ont entamé une grève de contestation contre le manque d’effectifs.
L’hôpital de Mamoudzou se mobilise contre la pénurie de médecins. Le système est au bord de l’effondrement.
Lundi, une grève quasi-générale des médecins du Centre Hospitalier de Mamoudzou (CHM) a éclaté, paralysant une grande partie de l’activité du seul hôpital du département.
À l’origine de ce mouvement : un manque criant d’effectifs qui met en danger le système de santé mahorais. "Le fonctionnement de l’hôpital s’effondre", a regretté la cheffe de pôle de la médecine de secteur au CHM.
Autour de 50 docteurs ont participé au mouvement pour manifester leur "ras-le-bol". Le département fait face à une épidémie de choléra, actuellement. Selon les explications de la vice-présidente du syndicat des praticiens hospitaliers de Mayotte, presque tous les médecins titulaires sont venus manifester. Cet hôpital compte 70 titulaires au total.
L’hôpital de Mamoudzou est submergé par la demande, il fonctionne sous le régime du "plan blanc" depuis un an. Le "plan blanc" est un protocole d’urgence permettant à l’hôpital de déployer l’ensemble de ses ressources en cas d’arrivée nombreuse de patients ou de "situation sanitaire exceptionnelle". Le maintien du "plan blanc" à Mayotte souligne l’urgence de trouver des solutions structurelles pour sortir l’hôpital de cette crise chronique. "L’hôpital survit grâce aux réservistes et aux remplaçants. Cela fait des mois que l’on tire la sonnette d’alarme ", alerte Sophie Fouchard.
Jean-Mathieu Defour, directeur général du centre hospitalier, souligne que sur les 300 postes de médecins, "seuls 200 sont pourvus". De plus, ces postes sont souvent occupés par des praticiens de passage. Aux urgences, il ne reste maintenant que quatre médecins pour 37 postes.
Pour faire venir de nouveaux médecins à Mayotte, le centre hospitalier pense à embaucher des praticiens ayant eu leurs diplômes hors de l’Union européenne (Padhue).
"Ce sont des praticiens qui n’ont pas passé leur équivalence en France. Ce qui implique une baisse de la qualité de la prise en charge", s’insurge Nadjaty Harouna, vice-présidente de la commission médicale d’établissement.