Le conseil départemental de Mayotte a pris la décision, le jeudi 13 avril, de fermer les portes de ses centres de protection maternelle et infantile (PMI) aux migrants clandestins.
Cette décision a été actée en marge du vote du budget de la collectivité. Dès le mois de juillet prochain, les personnes sans papiers et assurance ne vont plus pouvoir bénéficier des PMI de Mayotte. Sachant que l’Aide médicale d’État (AME), destinée aux étrangers en situation irrégulière, n’est pas disponible sur l’Île, les étrangers, qui sont à 85 % des femmes et des enfants, optent pour les protection maternelle et infantile. Mais l’État ne donne aucune contrepartie financière, déplore la collectivité.
Ils devront désormais se rendre au Centre hospitalier de Mayotte (CHM), "parce que c’est une compétence de l’État", souligne Madi Moussa Velou, vice-président du conseil départemental chargé de la solidarité. Comme le rapporte Libération, un rapport d’information de la commission des affaires sociales du Sénat précisait l’année dernière que "le Centre hospitalier de Mayotte apparaît aujourd’hui comme un établissement débordé et qui n’est pas en capacité de faire face aux besoins ni d’accueillir les patients dans des conditions satisfaisantes".
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"Nous avons prévenu l’État qu’à défaut d’être accompagnés, nous allons nous retrouver dans d’importantes difficultés", avait affirmé le président du conseil départemental, Ben Issa Ousséni (LR). Dans des propos retranscrits par le média français, il a ajouté que "malgré nos demandes, rendez-vous répétés et nos alertes, nous n’avons aucune suite positive à ce jour".
Par ailleurs, une opération voulue par Gérald Darmanin, baptisée Wuambushu, va être bientôt lancée. Il s’agit d’un projet d’expulsions qui viserait plus particulièrement des migrants venus des Comores.
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