Le volcan sous-marin découvert en mai dernier au large de Mayotte continue de grossir et une nouvelle coulée de lave a été détectée.
Le volcan sous-marin avait été découvert lors d’une première mission scientifique en mer, coordonnée par le Centre national français de la recherche scientifique (CNRS), après l’apparition en mai 2018 d’un phénomène de séismes en essaim à Mayotte, île de l’océan Indien.
A l’issue d’une quatrième mission scientifique sur l’évolution de ce volcan, les scientifiques ont constaté une nouvelle coulée de lave, après une première découverte en juin dernier.
"On a mis en évidence à l’ouest du volcan une nouvelle coulée de lave qui atteint une épaisseur de 150 m", a expliqué Nathalie Feuillet, physicienne à l’Institut physique du globe de Paris.
Les scientifiques précisent que le volcan continue de grossir. "Il a changé un peu, il s’est empâté, élargi, mais n’a pas grandi", a précisé Isabelle Thinon, géophysicienne au BRGM, à Mayotte La 1ere.
Les scientifiques ont également constaté que les panaches de fluides volcaniques observés aux mois de mai et juin au sommet du volcan avaient disparu. Mais d’autres sont apparu au dessus de la nouvelle coulée.
Nathalie Feuillet a expliqué également qu’il n’y a pas eu d’évolution au niveau de la sismicité, dont l’intensité a diminué ces derniers mois.
Selon elle, il est possible d’avoir des coulées de laves sans séismes. "Souvent, quand le magma a trouvé son chemin, ce qui est le cas pour notre nouveau volcan, il n’y a pas du coup de sismicité sous le volcan. Le magma continue de couler tranquillement, il suit son chemin et ça ne fracture pas la roche", a-t-elle expliqué.
Elle a par ailleurs confirmé que Mayotte continuait à s’enfoncer et se déplacer. "On a le vidage d’un réservoir et en même temps du magma qui sort à la surface. C’est comme si on appuyait sur un tube de dentifrice en profondeur, la lave sort. Il faut assurer la surveillance de cette zone. Ça va peut-être s’arrêter demain ou ça va continuer, on ne sait pas".
"On ne peut pas dans l’état actuel établir des scénarios d’évolution de la crise. (...) On surveille les déformations, la sismicité, les sorties de gaz et la morphologie des édifices", a-t-elle ajouté.
(AFP)
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