Selon l’étude de Santé publique France, la quasi-totalité des cas de fièvre typhoïde à Mayotte sont acquis localement.
La fièvre typhoïde reste une préoccupation majeure à Mayotte, avec un taux d’incidence bien supérieur à celui observé en France métropolitaine. En effet, entre 2016 et 2024, l’incidence de la maladie sur l’île était de 16 cas pour 100 000 habitants, contre seulement 0,25 cas pour 100 000 habitants en métropole, soit un taux 70 fois plus élevé. D’après Santé Publique France, le nombre de cas varie considérablement d’une année à l’autre. L’année 2022 a enregistré un pic de 123 cas, tandis que 2023 a connu une chute drastique avec seulement 15 cas répertoriés, détaille le Journal de Mayotte. Cette baisse coïncide avec une période de sécheresse sévère et une crise de l’eau, rendant difficile l’association directe de ces facteurs environnementaux à la propagation de la maladie.
Entre janvier et août 2024, 48 cas ont été notifiés à Mayotte, indiquant une hausse par rapport à l’année précédente. La majorité de ces cas sont d’origine locale, contrairement à la France hexagonale où 80 % des infections sont importées. Mayotte, avec ses conditions sanitaires précaires, demeure un terrain propice à la propagation de la fièvre typhoïde, notamment à travers l’utilisation d’eaux non sécurisées pour des usages domestiques. Près de 75 % des cas identifiés à Mayotte concernent des individus de moins de 19 ans, une donnée alarmante qui montre la vulnérabilité des jeunes face à cette maladie. Sur la période récente, 80 % des malades ont dû être hospitalisés, et neuf passages en réanimation ont été enregistrés, bien que, heureusement, aucun décès n’ait été notifié. Les communes les plus touchées sont souvent celles où l’accès à l’eau potable est le plus difficile, comme Koungou, qui a recensé 59 cas en 2022, formant ainsi un foyer important de contamination.
Les conditions de vie à Mayotte, où de nombreux habitants utilisent l’eau de rivière pour l’hygiène ou la préparation des aliments, sont pointées du doigt par Santé Publique France (SPF). L’achat de poissons et de légumes auprès de vendeurs informels, souvent situés au bord des routes, est également cité comme une source de contamination potentielle. L’accès limité à l’eau potable oblige une partie de la population à utiliser des sources d’eau non traitée, augmentant ainsi le risque de transmission de la fièvre typhoïde. Pour mieux lutter contre cette maladie, l’amélioration des infrastructures sanitaires, la sécurisation de l’accès à l’eau potable et la sensibilisation aux risques liés à la consommation d’aliments et d’eau non sécurisés sont des mesures indispensables.
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