Alors que Mayotte est souvent confrontée à une escalade de la violence, la situation actuelle se distingue par une série d’incidents violents touchant divers endroits de l’île, créant un climat de peur et de chaos parmi la population.
Mayotte fait face à une paralysie progressive due à l’augmentation de la délinquance. Les habitants vivent dans la peur, avec des blocages fréquents de jour comme de nuit, imposés par des bandes de délinquants. Ces derniers maintiennent leur présence sur le territoire, laissant les automobilistes vulnérables la nuit. Les violences ont atteint un point culminant avec la mort par arme à feu d’un jeune homme à Kawéni, et l’auteur présumé est toujours recherché. Les affrontements violents, qui touchent généralement l’île de manière sporadique, se produisent actuellement simultanément dans plusieurs endroits.
Les administrations, écoles, établissements de santé et commerces ferment prématurément, entraînant un recul de l’État de droit. Le préfet Thierry Suquet a publié un message sur la page Facebook de la préfecture pour souligner que l’État est présent, mais la population continue d’être agressée, en particulier dans des zones comme Tsoundzou, Passamainty et Majikavo. "Depuis plusieurs jours, notre département vit des heures troubles et violentes", a-t-il écrit sur le réseau social, propos repris par le Journal de Mayotte.
Pas plus tard que mercredi dernier, des émeutiers ont perturbé la région de Tsoundzou, bloquant les routes et empêchant les élèves et enseignants d’accéder à un collège. Les émeutiers ont utilisé des barricades pour bloquer la route et ont affronté les forces de l’ordre avec des pierres et des gaz lacrymogènes. Aucune blessure n’a été enregistrée, mais la tension était très élevée. Par ailleurs, des violences ont éclaté autour d’un match de handball dans le sud de l’île, où des agresseurs armés de machettes ont blessé deux personnes et endommagé un véhicule. Trois auteurs principaux ont été identifiés et interpellés.
La situation a également entraîné la fermeture anticipée d’établissements scolaires, avec des chauffeurs de transport scolaire travaillant dans la peur. Des tentatives de cambriolage ont eu lieu, dont l’une visait une station-service à Dzoumogné. L’île se retrouve progressivement paralysée, avec des travailleurs et des fonctionnaires bloqués sur le chemin du travail. Le préfet appelle à maintenir ouverts les services publics, mais la réalité sur le terrain rend cela difficile. Les journalistes couvrant des événements sont également de plus en plus exposés aux dangers, avec des zones de rixes entre bandes.
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