La gauche a fortement critiqué l’idée d’une révision de la Constitution afin d’enlever le droit du sol sur l’île de l’Océan Indien. Pour appuyer sa décision, Emmanuel Macron a apporté quelques explications.
Au cours de son séjour sur l’île, Gérald Darmanin a annoncé la suppression du droit du sol. La mesure ne concernera que le 101ème département mais pour la mettre en place, il faut changer la constitution. Après la déclaration du ministre de l’Intérieur, certains politiques sont montés au créneau pour dénoncer cette décision.
Lors d’un entretien accordé à l’Humanité, le chef d’État français a tenu à s’exprimer concernant le cas de Mayotte. Emmanuel Macron a précisé qu’il était nécessaire de « casser le phénomène migratoire » sur l’île pour éviter « un effondrement des services publics ». Cependant, le locataire de l’Élysée nuance les choses, c’est une exception pour Mayotte, la mesure ne sera pas effective sur le reste du territoire.
« Il est légitime de poser cette question, car les Mahorais souffrent. Ils ont d’ailleurs accueilli très positivement cette proposition, quelles que soient leurs sensibilités politiques », a souligné le président de la République. Le président français a exposé dans son interview, la situation critique que vit l’île. « Des familles y circulent et arrivent en France, via Mayotte, où elles ont accès à des prestations complètement décorrélées de la réalité socio-économique de l’archipel », estime le chef d’État. Macron a aussi précisé que « Mayotte est la première maternité de France », des femmes enceintes débarquent sur place afin d’accoucher pour que leurs bébés obtiennent la nationalité française. « Objectivement, il faut pouvoir répondre à cette situation », a reconnu Emmanuel Macron.
Pour contrer cette tendance migratoire, Emmanuel Macron envisage également de limiter l’accès aux prestations sociales pour les personnes en situation irrégulière. Cependant, le président garantit que restreindre le droit du sol à Mayotte ne s’étend pas au reste du pays, une revendication formulée par la droite et l’extrême droite. « Je reste très profondément attaché à ce droit pour la France », confirme-t-il.
Au sujet de la révision constitutionnelle, Emmanuel Macron tient fermement sa résolution en prenant exemple sur deux autres territoires d’Outre-mer : « Nous pouvons adapter la Loi fondamentale aux territoires ultramarins : nous l’avons fait pour la Polynésie française, pour la Nouvelle-Calédonie » .